à SAVEURS ET TERROIRS d'ARVERT - charente-maritime -, des artisans, des producteurs, une mise en avant de notre cagouille. des recettes, des dégustations, une belle course aux cagouilles avec les enfants. Nous étions présents avec José, un Héliciculteur pour promouvoir notre Cagouille. les ConfrÚres Jean Jacques, Lili, Jacques, Claude Le
JURALa 27e Ă©dition de la foire Ă lâescargot ce samedi . Foire, puces, fĂȘte foraine, salon gastronomique, dĂ©gustation dâescargots, repas : câest ce que propose ce week-end l
NinonRAUH, maman d'Emil en GS B. Laurie BOISIVON, maman de Camille-Lou en PS B. et les supplĂ©ants. Olivier DANARD, papa de Gabriel en MS A. Fabien BARBIER, papa d'un petit garçon en PS. Karen BROGI, maman de Valentin en MS A. Emmanuel SĂRIĂ, papa de Thylane en PS B. PubliĂ© par FCPE LITTRE Ă vendredi, octobre 15, 2010.
escargotsâen allait Ă la foire », album La chenille qui fait des trous de Eric Carle « Machin-chose » (2 ans Ă 6 ans) « Le chapeau de zozo », album Jây vais! de Matthieu Maudet, album Le parapluie jaune de Ryu Jae-Soo, « La marelle », « Il pleut, il mouille », album Nom dâun champignon! de Edouard Manceau. « Jâai plantĂ© une graine, je lâai arrosĂ©e, jâai
ChansonsPour Enfants 556 subscribers PAROLES : Un escargot s'en allait Ă la foire Pour s'acheter une paire de souliers, Quand il arriva, il faisait dĂ©jĂ nuit noire Il s'en retourna Ă
jRrac5. Madame Justine WARD 1879-1975 a dĂ©veloppĂ© une mĂ©thode de formation musicale pour tous les enfants dâĂąge scolaire par le geste geste mĂ©lodique, geste mĂ©trique, geste notre connaissance, aucune classe nâenseigne cette du chant par cette mĂ©thode apporte une rĂ©elle cohĂ©rence dans les apprentissages, les moyens mis en Ćuvre Ă©tant les mĂȘmes , Ă savoir lâapprentissage avec tout son corps ».Par exemple, le boulier musical tient lieu de dictĂ©e sans se faire une idĂ©e, voici un extrait du site de la Schola St GrĂ©goire, qui enseigne la mĂ©thode Ward La mĂ©thode Ward est une mĂ©thode complĂšte, simple, progressive, gestuelle assurant une formation musicale pour tous des enfants Ă partir de 6 ans et des adultes. A lâaide de diffĂ©rents gestes mĂ©lodique, rythmique, mĂ©trique, les enfants et les adultes dĂ©couvrent progressivement les intervalles, le rythme Ă lâaide de leur corps. Ils dĂ©couvrent ainsi la beautĂ© de la musique par une relation entre les notes. Ils donnent vie Ă la musique. Cette mĂ©thode permet aussi un apprentissage de la direction pour un groupe, une chorale ou une assemblĂ©e. Chaque leçon comprend de la culture vocale. Les intervalles sont progressivement mĂ©morisĂ©s, dâabord par seconde, puis par tierce, ⊠Le rythme est perçu comme Ă©lĂ©ment de synthĂšse. Il dĂ©passe le cadre rigide de la mesure. Les mouvements du corps associĂ©s au chant aident les enfants et les adultes Ă sentir la relation rythmique, source de vitalitĂ© musicale et de beautĂ©. Les notations portĂ©es, clĂ©, notes,⊠sont introduites progressivement. Des dictĂ©es mĂ©lodiques, rythmiques, mĂ©lodico-rythmiques permettent de concrĂ©tiser lâapprentissage. Des activitĂ©s crĂ©atives ouvrent la voie Ă lâimagination des enfants. De nombreuses chansons sont travaillĂ©es, constituant progressivement un rĂ©pertoire. DiffĂ©rents manuels prĂ©sentant la MĂ©thode Ward sont disponibles Ă la Schola Saint GrĂ©goire. La musique est une Ă©ducatrice, elle agit directement sur lâintelligence, la volontĂ©, la sensibilitĂ©, pour le bien comme pour le mal. » Madame Justine WARD 1879 â 1975 La Schola Saint GrĂ©goire propose deux types de sessions DĂ©couverte et apprentissage des bases de la MĂ©thode Pour tous ; Sessions de week-end sur demande pour un minimum de participants ; Formation de moniteurs Ă la pĂ©dagogie Ward NĂ©cessite une formation musicale initiale ; Pour les institutrices, Ă©ducateurs, professeurs de musique ; Sessions de plusieurs jours dĂ©but juillet
Comptine pour enfants Nouvelles comptines enfants Rechercher une comptine Comptines populaires Berceuses pour enfants Chansons pour enfants Chants de noĂ«l Comptines animaux Comptines fĂȘtes Comptines de maternelle Comptines pour bĂ©bĂ© Comptines jeu de doigts Comptines Ă nombres Comptines Ă chanter Comptines en anglais Comptines en allemand Comptines en italien Comptines en espagnol Comptines de noĂ«l Fables de La Fontaine Fables Chansons Disney Contes enfants Histoires enfants Chansons sĂ©rie tĂ©lĂ© Coloriage enfants Paroles chansons enfants Jeux loisirs enfants Partenaires comptines animaux 252 1 souris verte A la colonie A la ferme Abracadabra Ah Tu sortiras biquette Allongeons la jambe As tu vu la vache Au fond du couloir Autour de la crĂšche Avec ses quatre dromadaires Bestiaire du coquillage Bisous bisous gentil bisounours Bonsoir bonsoir les loups Brousse brousse C'est demain jeudi C'est l'Ă©tĂ© trois petits moustiques C'est le criquet C'Ă©tait un cheval Chat Chat chat Moustacha Chez le vieux fermier Mac Donald Coccinelle Coccinelle demoiselle Cochon faisait la soupe Coco le perroquet Cocorico Coin coin coin Combien faut-il Comptine de la poule Comptine des six continents Dans la ferme Ă Mathurin Dans la forĂȘt lointaine Dans la forĂȘt un ouistiti Dans la ville de Besançon Dans ma chambre Dans mon Ă©table Deux petits oiseaux Do rĂ© mi la perdrix DorothĂ©e l'araignĂ©e Dors ma colombe Elle a un oeil brun En passant par hasard Entre le boeuf et l'Ăąne gris Escargot Margot Et dis moi donc bergĂšre Grosse dame hippopotame Hippo Hippo Il est midi Il Ă©tait un castor Il Ă©tait une chĂšvre Il Ă©tait une fois un chat angora Il fait beau dehors J'ai des poules Ă vendre J'ai trouvĂ© dans mes cheveux J'ai trouvĂ© dans mes cheveux J'ai un oiseau dans mon panier J'ai vu un dinosaure Jamais on n'a vu Je m'en vais chasser le lion L'Ăąne L'araignĂ©e Gipsy L'arche de NoĂ© L'Ă©lĂ©phant et la brosse Ă dents L'Ă©lĂ©phant se douche L'hippopotame L'ours La baleine bleue La belle cigogne La chanson de l'araignĂ©e La chanson des couleurs La complainte de l'hippocampe La devinette La famille Hurluberlu La fĂȘte des animaux La gamme La grenouille et le gros boeuf La jeune grenouille La jument de Michao La linotte La maman des poissons La marmotte La mouche La petite araignĂ©e La petite chatte Ă ma tante La petite hirondelle La poule La puce La sauterelle La vache Le bal des crapauds Le bon petit castor Le canard Le capitaine Jonathan Le castor Cric Crac Le chameau Le chat Le chat l'autruche et la vache Le clown Coquelicot Le coquillage Le coquillage magique Le coucou Le crapaud Fee-Fye Le dromadaire Le fermier dans son prĂ© Le grand loup du bois Le grillon Dudule Le gros lĂ©zard Le hĂ©risson Le hĂ©risson et l'oursin Le hibou Le kangourou Le lapin qui a du chagrin Le lion et la gazelle Le loriot Le loup Le moustique Le petit chat blanc Le petit chien voyageur Le petit crapaud Le petit Ă©cureuil Le petit lapin Le petit lapon Le petit lĂ©zard Le petit Lucas Le petit minou Le petit nigaud Le petit poussin Le petit ver tout nu Le pingouin Le poisson d'avril Le rat de ville Le singe et l'Ă©lĂ©phant Le tamanoir Le taureau de Bilbao Le ver de terre Les abeilles Les bosses Les castors Les corbeaux Les crapauds Les fourmis Les grenouilles Les hiboux Les oiseaux les plus gros Les p'tites grenouilles Les papillons Les papillons Les poissons de la mer Rouge Les poulets Les rats Les rencontres Les trois singes Loup y es-tu Ma femme adore les animaux Ma petite vache Maman lapin Mange ta soupe Marchons deux Ă deux Marianne s'en va-t-au moulin Moi je suis un Ă©cureuil Mon amie l'abeille Mon bourricot Mon merle Mon oiseau se pose Mon pĂšre avait cinq cents moutons Mon petit lapin s'est sauvĂ© Mon poisson rouge Monsieur Crocodile Monsieur l'ours Monsieur PĂ©lican Moustaches moustachus Nico le crocodile Nounours Ă croquer Nous sommes 2 petits lapins Oh l'escargot Oh Les gourmands OĂč sont passĂ©s mes poussins Ouvre la porte Patati la souris Paysage d'Afrique Perle grise doigts de fĂ©e Petit chapeau de castor Petit escargot gris Petit oiseau d'or et d'argent Petit papillon Petit poisson qui tourne en rond Petits nids Petrouchka Pimpanicaille Pique pique la bourrique Pomme pomme Pour faire le portrait d'un oiseau Quand j'Ă©tais petite fille Que faites-vous petit coucou Qui a tirĂ© la queue du chien Qui est sur le toit Qui se cache Rantanplanplanplan Rock and roll des gallinacĂ©s Ron ron ron Sauterelle Savez-vous ce qu'est un Castor Sept oies Sur la route de Dijon Sur la route de la foire Sur le chameau Sur le chemin Sur son petit cheval gris Tas de riz tas de rats Toc toc qui est lĂ Tous les animaux du monde Tout au fond de la mer trois p'tits chats Trois petits castors Trois petits chats Trois petits minous Trois petits moustiques Trop curieux Trotte trotte mon mulet Trotte trotte renne rose Un canard a dit Ă sa cane Un castor Ă la colonie Un castor heureux Un chat gris Un crabe Un Ă©cureuil Un Ă©lĂ©phant blanc Un Ă©lĂ©phant qui se balançait Un Ă©lĂ©phant qui se promenait Un et un Un hareng saur Un joli loir Un matin l'escargot gris Un moineau sur ton dos Un petit bonhomme pas plus gros qu'un rat Un petit chat blanc Un petit chat gris Un petit cochon Un pou une puce Un singe Ă l'Ă©cole Une araignĂ©e sur le plancher Une fourmi de dix-huit mĂštres Une fourmi rouge Une grenouille dans un bocal Une mite ou deux Une petite coccinelle Une petite souris Une souris qui Villanella Vole joli papillon Y a un rat Y a une pie
Ă l'enterrement d'une feuille morte Deux escargots s'en vont Ils ont la coquille noire Du crĂȘpe autour des cornes Ils s'en vont dans le soir Un trĂšs beau soir d'automne HĂ©las quand ils arrivent C'est dĂ©jĂ le printemps Les feuilles qui Ă©taient mortes Sont toutes ressuscitĂ©es Et les deux escargots Sont trĂšs dĂ©sappointĂ©s Mais voila le soleil Le soleil qui leur dit Prenez prenez la peine La peine de vous asseoir Prenez un verre de biĂšre Si le cĆur vous en dit Prenez si ça vous plaĂźt L'autocar pour Paris Il partira ce soir Vous verrez du pays Mais ne prenez pas le deuil C'est moi qui vous le dis Ăa noircit le blanc de l'Ćil Et puis ça enlaidit Les histoires de cercueils C'est triste et pas joli Reprenez vous couleurs Les couleurs de la vie Alors toutes les bĂȘtes Les arbres et les plantes Se mettent Ă chanter Ă chanter Ă tue-tĂȘte La vrai chanson vivante La chanson de l'Ă©tĂ© Et tout le monde de boire Tout le monde de trinquer C'est un trĂšs joli soir Un joli soir d'Ă©tĂ© Et les deux escargots S'en retournent chez eux Ils s'en vont trĂšs Ă©mus Ils s'en vont trĂšs heureux Comme ils ont beaucoup bu Ils titubent un petit peu Mais lĂ haut dans le ciel La lune veille sur eux.
Un escargot s'en allait à la foire, Pour s'acheter une paire de souliers. Quand il arriva, il faisait déjà nuit noire, Il s'en retourna... nu-pieds ! Un escargot s'en allait à l'école, Car il voulait apprendre à chanter. Quand il arriva, ne vit que des herbes folles, C'étaient les vacances... d'été ! Un escargot s'en allait en vacances, Pour visiter l'Inde et le Japon. Au bout de sept ans, il était toujours en France, Entre Paris et... Dijon !
Skip to content Sarah Roubato Ecrivain, anthropologue, auteur compositeur interpreÌte franco-canadienne. Adepte de la forme courte, je cherche aÌ exprimer les possibles de notre eÌpoque et interroge la possibiliteÌ de changement. Qui est Sarah Roubato 585 no title Creations Archives Un Ă©vĂšnement Contact ï Site navigation 523 no title cou Semeurs du changement Politique Lettres Chronique sociĂ©tĂ© Chronique art et sociĂ©tĂ© Dans la loge de lâartiste Archives Un Podcast Archives VidĂ©o Homechanson chanson Depardieu chante Barbara le spectacle dâune prĂ©sence Certains sâimpatientent. Il est dĂ©jĂ 20h15. Le cirque dâhiver nâest pas encore rempli. Il le sera dans dix minutes. Le spectacle Ă©tait annoncĂ© Ă 20h. Ă chaque rangĂ©e les petits Ă©crans sont allumĂ©s. On envoie quelques SMS, on vĂ©rifie son rendez-vous Ă©pilation pour demain, on montre Ă la copine les photos de lâanniversaire du petit, on cherche sur internet un peu de la vie de Barbara, on prend une photo de la chaise vide devant le piano noir qui attendent sur la piste. Un appel retentit Mesdames, Messieurs, pour le confort des artistes et des autres spectateurs, merci dâĂ©teindre vos tĂ©lĂ©phones et de ne pas prendre de photos avec ou sans flash. Quelques centaines de poches se font fouiller, et les tĂ©lĂ©phones se mettent en mode avion, certains retournent aux poches ou aux sacs, dâautres bien au chaud au creux des mains. Je suis une femme qui chante Il arrive. Ănorme et tranquille. Il nous parle mais certainement pas dâanecdotes sur Barbara. Ce ne sera pas non plus un judebox des chansons les plus connues. Bien sĂ»r il nâest pas question pour lui dâincarner la Longue Dame Brune. Simplement de faire passer un peu dâelle par lui. Il peut dire âJe suis une femme qui chanteâ, et nous lâacceptons. Il peut dire âPardonne-moi câest lui que jâaimeâ, et nâa pas besoin de reprendre la version masculine de Dis quand reviendras-tu âJe nâai pas la vertu des chevaliers anciensâ. Pour Depardieu ce sera âJe nâai pas la vertu des femmes de marinsâ. Et je reviens de loin le cĆur Ă©gratignĂ© La musique entrouvre les fragilitĂ©s. Jamais peut-ĂȘtre on aura vu Depardieu aussi puissant, appuyĂ© sur son pied de micro ou sur le piano. Une chanson câest petit, et câest fragile. LâexubĂ©rance nâa pas le temps de faire des acrobaties. Elle ne peut que percer, comme la lumiĂšre des ciels normands. Combien de Depardieu se raconte dans Barbara ce soir ? Et riche de dĂ©possession nâavoir que sa vĂ©ritĂ© Il est lĂ et câest tout. Il est ce par quoi la chanson passe, dans une totale disponibilitĂ©. Cet Ă©tat, câest le travail de toute une vie. On ne le regarde pas, on regarde ce qui passe par lui. On sait dĂ©jĂ que câest un de ces spectacles dont on sortira grandi. Quâen rentrant, on nâaura pas envie dâaller réécouter les chansons de Barbara. Mais quâon se dira Câest ça quâil faudrait⊠pouvoir ĂȘtre aussi entier dans ce que je fais. Aussi prĂ©sent. » Quand on connaĂźt les chansons, on les entend pour la premiĂšre fois. Impossible de prĂ©voir comment la note va tomber dans cette voix posĂ©e mais prĂȘte Ă dĂ©railler, mi chantĂ©e mi parlĂ©e, qui parfois fuse, et parfois se dĂ©pose sur le pavĂ© dâune mesure. Entre les chansons, on dirait que la chanson continue. Câest que le silence de Depardieu sâĂ©coute. Il est toujours lĂ . Câest presque difficile dâapplaudir. OĂč le bruit de la mer Ă©tait une chanson Ă chaque chanson, quelque part dans le public, un petit carrĂ© de lumiĂšre blanche sâallumait, sur lâheure, sur un nouveau message, sur une photo Ă dĂ©rober. Difficile Ă croire⊠quâest-ce qui peut arracher les gens au spectacle de cette prĂ©sence ? Devant moi un tĂ©lĂ©phone sâest allumĂ©. DerriĂšre, on essaye de sâaccrocher Ă ce quâil se passe sur scĂšne. Mais la lumiĂšre bleu, blanche, est asphyxiante. Elle nous arrache notre attention dĂ©jĂ fragilisĂ©e par cette nouvelle facultĂ© dâĂȘtre en permanence connectĂ©. Ă chaque nouveau petit carrĂ© blanc, un rayon laser gribouille la silhouette prise en faute. Des membres du personnel de la salle sont chargĂ©s de repĂ©rer les turbulents et de les marquer au laser. Câest prĂ©vu. Les lumiĂšres blanches et rouges continuent leur dispute jusquâĂ la fin du spectacle oĂč les lasers dĂ©clareront forfait. Les tĂ©lĂ©phones sâallument pour Lâaigle noir et Dis quand reviendras-tu. Il faut capter, enregistrer, pouvoir dire quâon Ă©tait lĂ . Quitte Ă ne pas ĂȘtre capable dây ĂȘtre totalement. RĂ©cente communication de la SNCF sur les quais du RER parisien Jâai seulement traversĂ© des instants Nous vivons un temps oĂč la prĂ©sence est de plus en plus fragilisĂ©e. Rares sont les rendez-vous aux cafĂ©s oĂč le tĂ©lĂ©phone nâest pas posĂ© sur la table et ne reçoit pas rĂ©guliĂšrement des coups dâĆil. Rares les moments oĂč nous sommes totalement, corps et esprit, prĂ©sents Ă ce que nous faisons. Combien de conversations en suspens laissons-nous, dispersĂ©es sur toutes les applications possibles ? Facebook, SMS, Messenger, Whatsapp, Skype. Notre esprit rebondit comme une balle de squash entre quatre murs. Instables et immobiles. Comment pouvons-nous envisager un changement de sociĂ©tĂ© si nous ne renouons pas avec la conscience de faire partie du monde et la facultĂ© dây ĂȘtre prĂ©sent, dans chacun de ses moments ? Dans cette sociĂ©tĂ©, jamais les arts du spectacle vivant, et particuliĂšrement les arts du dĂ©nuement, nâont Ă©tĂ© aussi nĂ©cessaires. Celui du conteur, du mime, de la marionnette, de la chanson, de la danse. Ă lâheure oĂč la prĂ©sence de la voix et du corps dĂ©sertent bien des relations, le spectacle dâun ĂȘtre de chair qui parle avec son corps ou sa voix est une rĂ©sistance et un salut. Une invitation Ă investir un espace miraculeux oĂč nous sommes entiĂšrement prĂ©sents Ă ce que quelquâun accomplit devant nous. Sans communication, sans transfert de donnĂ©e ou de message. Et ce soir-lĂ dans le cirque dâhiver, Depardieu par Barbara et Barbara prĂ©sente par Depardieu nous rendaient une part de ce que lâhumain a de plus prĂ©cieux. RĂ©cente communication de la SNCF sur les quais du RER parisien Sarah Roubato a publiĂ© Cliquez ici pour en savoir plus et lire des extraits. Cliquez sur le livre pour le commander directement chez lâĂ©diteur ou commandez-le dans nâimporte quelle librairie Cliquez ici pour commander le livre euros chez lâĂ©diteur ou commandez-le dans nâimporte quelle librairie. Cliquez ici pour le commander chez lâĂ©diteur Marion Cousineau le spectacle de la fragilitĂ© Quand la derniĂšre note dâune chanson rĂ©sonne, les mains prĂȘtes Ă applaudir restent suspendues. Elles attendent. Comme si elles allaient briser quelque chose. Les yeux restent fixĂ©s sur cette main dĂ©posĂ©e sur le manche de la basse ou sur le clavier du piano qui attend que la note finisse de rĂ©sonner. Si quelques uns arrivent en retard, ils rentrent sur la pointe des pieds. Que se passe-t-il ici ? MĂȘme pas peur » Seule sur scĂšne, une fille aux cheveux Ă©bouriffĂ©s enfourche sa fragilitĂ© et va nous cueillir des mots, le long dâune corde quâon croyait bien cachĂ©e dans le noir de la salle. Elle les fait glisser sur sa ligne de basse quâelle joue presque comme dâune guitare. Elle en joue comme de nous, dĂ©licatement, et Ă pleine corde. Dans la lĂ©gĂšretĂ© comme dans la douleur, Marion Cousineau se montre toujours nue. Son sourire qui se dessine au coin de sa joue droite, câest tout ce quâelle a comme paravent. Ses mains tremblaient la premiĂšre fois quâelle a chantĂ© dans un micro, au Pâtit Bar de MontrĂ©al au QuĂ©bec, un lieu comme il nâen nâexiste plus beaucoup, oĂč la chanson se vit pleinement et chaque soir. Elle y avait chantĂ© pour lâanniversaire dâun ami qui a eu la magnifique intuition de lui demander ce cadeau. Il lui avait suffi de la voir gratter au coin du bar Ă lâheure oĂč les portes se ferment et oĂč on fume dedans. Aujourdâhui, ses mains ne tremblent plus. Cette fragilitĂ©, câest sa force. Marion lâassoit, lâassume, la fait glisser sur sa basse. Les yeux ne se ferment plus par timiditĂ© comme aux premiers jours, mais pour mieux cueillir les mots quâelle dĂ©pose au seuil de notre propre fragilitĂ©. LâĆil gauche se ferme en premier. La main passe toujours dans les cheveux entre deux chansons, mais le geste est fini, assumĂ©. Ces fĂȘlures que tu regardes en face » Par le spectacle de sa fragilitĂ©, Marion Cousineau nous invite Ă nous rĂ©concilier avec nos maladresses, nos imbĂ©cilitĂ©s, nos bobos de grands enfants blessĂ©s. Tout ce que notre sociĂ©tĂ© de la maĂźtrise et de la puissance nous interdit de montrer. Je voudrais vivre Amour sans quâil y ait toi et moi ». Elle parle dâamour pour un oiseau ou pour un arbre, de lâamour pour une adolescente dans une chanson dâune jeune femme Ă une jeune fille. Elle parle de ces choses quâon ne dit pas et quâon cache sous des postures qui font du bruit. Dire Ă celle quâon a perdue quâelle nous manque, Ă celui quâon a effleurĂ© dâun regard quâon voudrait bien, dire ceux qui partagent notre sang comme ils nous Ă©trangent parfois, dire Ă une rencontre dâun soir lâempreinte quâelle a laissĂ©e sur nous. Des gens comme Marion, il en faudrait pour chacun dâentre nous, un petit ĂȘtre qui viendrait souffler Ă notre cou pour nous rappeler comme on est beau et puissant quand on montre nos fragilitĂ©s. Juste un souffle Ă ton cou, morceau de moi et souvenir de nous » Marion, câest une fleur sur laquelle beaucoup de jardiniers ont dĂ» se pencher en lui chuchotant Vas-y doucement ! », qui ont dĂ» lâarroser de fous rires dans les verres du milieu de la nuit, qui ont dĂ» lui poser une main sur lâĂ©paule. Ils ont dĂ» lui dire Pourquoi pas ? » Pourquoi pas, tu viendrais chanter une chanson pour mon anniversaire ? Et pourquoi pas, on ferait un duo des chansons de Leprest ? Et puis on dirait que tu enverrais tes textes au concours Petite VallĂ©e, et on dirait que tu ferais une rĂ©sidence en France. Pourquoi pas ? Vas-y doucement ! Et quand elle entonne La vie câest un grand rĂȘve qui se rĂȘve debout », tirĂ©e de la chanson de Victor Frapp, on entendrait presque rĂ©sonner un choeur qui tous les soirs dans le plus petit lieu de MontrĂ©al, se rĂ©chauffent de mots et de musique. Marion est seule sur scĂšne, mais elle nâest pas seule dans la vie. Car cette fille, on ne lâadmire pas. On lâaime. Ce quâon est, on lâĂ©crit au crayon mais sans gomme » pour suivre Marion Cousineau DĂ©couvrez dâautres artistes qui nous invitent Ă regarder autrement un petit coin de la sociĂ©tĂ©, et de nous-mĂȘmes en cliquant ici. Mathieu Bellemare le rĂ©el est ailleurs Partenaire pour la diffusion de cette Ă©mission Chansons contĂ©es, musique de film, chansons illustrĂ©es⊠voilĂ ce que propose Mathieu Bellemare. Un artiste original, authentique, solitaire. Le mieux pour saisir cet artiste, câest dâaller se promener avec lui dans un parc, dans les rues, dans un cimetiĂšre, la nuit. Câest ce quâon a fait, hors micro. Voici donc une entrevue comme un dessin inachevĂ©. 1. Le rĂ©el est ailleurs Et si notre imaginaire, nos dĂ©sirs, nos peurs, Ă©taient bien plus rĂ©els que les faits, les actions, et tout ce par quoi on se dĂ©finit le travail, les loisirs, le lieu de naissance ? Câest le pari que fait Mathieu Bellemare dont les personnages abattent les masques du rĂ©el pour donner Ă voir notre vĂ©ritĂ© intĂ©rieure. âDans loge de lâartisteâ avec Mathieu Bellemare, Ă©pisode 1 Le rĂ©el est ailleurs by Sarahroubato on Mixcloud 2. La nuit et ses vĂ©ritĂ©s La loge de Mathieu, câest la nuit. Pas celle des bars et des tavernes , mais plutĂŽt la nuit des paysages qui semblent dormir. Un marais, un cimetiĂšre, un parc de jeu. Un paysage oĂč il semble que rien ne se passe, mais oĂč des personnages prennent vie. Câest ce qui se reproduit dans le noir de la salle de spectacle, oĂč on a lâimpression dâĂȘtre seul avec Mathieu pour un moment de vĂ©ritĂ©. âDans la loge de lâartisteâ avec Mathieu Bellemare, Ă©pisode 2 La nuit et ses vĂ©ritĂ©s by Sarahroubato on Mixcloud 3. Les avenues de la marginalitĂ© Quand un artiste Ă©chappe aux catĂ©gories, il doit dĂ©fendre son projet encore plus pour ĂȘtre programmĂ©. Devant lâart multidisciplinaire de Mathieu, certains programmateurs de salle ne savent pas sâil faut le mettre dans la case ââchansonââ, âthéùtreââ ou encore âconteââ. Mathieu parle librement du dĂ©calage entre ceux qui dĂ©cident, fonctionnaires et businessmen conformistes, et le public, souvent plus ouvert, quâil sâefforce de rencontrer directement. Au QuĂ©bec les talents originaux ne manquent pas. Câest le courage de la plupart des programmateurs et des mĂ©dias qui manque. Câest le but de cette Ă©mission pouvoir parler de cette rĂ©alitĂ©. âDans la loge de lâartisteâ avec Mathieu Bellemare Ă©pisode 3 Les avenues de la marginalitĂ© by Sarahroubato on Mixcloud vĂ©ritĂ© est surrĂ©aliste Un escargot, un orphelin, Martin lâami perdu prĂšs du marais, Fanny la jeune amoureuse au destin tragique, Dr Molotov. Les personnages de Mathieu sont des parts de lui, parfois totalement opposĂ©s, mais tous hors norme, dĂ©calĂ©s. Câest en faisant un dĂ©tour par ces personnages surrĂ©alistes que Mathieu trouve son authenticitĂ© et se rĂ©vĂšle. âDans la loge de lâartsisteâ avec Mathieu Bellemare Ă©pisode 4 La vĂ©ritĂ© est surrĂ©aliste by Sarahroubato on Mixcloud 5. Le disque livre Du spectacle de Mathieu est nĂ© le disque-livre Chants des marais et des morts. Un projet finaliste dans la catĂ©gorie âInnovationâ des Grands prix de la Culture Desjardins et finaliste au prix de lâĆuvre de lâannĂ©e en rĂ©gion du Conseil des Arts et Lettres du QuĂ©bec. Les dessins de Mathieu accompagnent le disque de ses chansons. Câest une toute autre expĂ©rience que le spectacle . Le personnage de Mathieu, si prĂ©sent sur scĂšne, disparaĂźt. Lâartiste cherche encore son medium, quitte Ă crĂ©er entre le public et les auditeurs une perception diffĂ©rente de son art. Producteur de son disque, Mathieu nâa pas pu signer de contrats de coproduction avec des Ă©diteurs. Il a donc fait son disque livre autoproduit avec le soutien du CALQ, du Cirque du Soleil et du public. GrĂące Ă ces aides, il a financĂ© un tiers du coĂ»t total du projet. Au final, quand il va vendre Ă 30$ son disque livre dans les Archambault, il touche 1$. âDans la loge de lâartisteââ avec Mathieu Bellemare, Ă©pisode 5 Le disque livre by Sarahroubato on Mixcloud LA SUITE Ă ĂCOUTER DEMAIN ! Mathieu Bellemare le rĂ©el est ailleurs Si on disait que Mathieu Bellemare se situe entre la chanson, le théùtre, le conte et la musique de film, on ne dirait pas assez. Si on disait que Mathieu Bellemare est auteur-compositeur-interprĂšte, conteur et illustrateur, on manquerait quelque chose. Si on disait que lâunivers de Mathieu Bellemare est morbide, on passerait Ă cĂŽtĂ©. Mais Ă cĂŽtĂ© de quoi ? Ă cĂŽtĂ© dâune sorte de proposition que Mathieu nous fait pour sortir de nous-mĂȘmes, et paradoxalement, nous retrouver. Cet artiste insaisissable nous a offert ce mardi Ă la maison de la culture CĂŽte-des-Neiges son spectacle Chants des marais et des morts, entourĂ© de ses musiciens Vincent Fournier-Boisvert au violoncelle, Catherine Audet Ă la percussion, GeneviĂšve Bellemare au piano, Jean-SĂ©bastien Leblanc aux clarinettes et Maxime Racicot Ă la guitare. Faire rĂ©ellement connaissance Mathieu entre en scĂšne tout Ă fait normalement, sans mise en scĂšne et sans effet dâattente. Câest quâil nous convie autour du feu ». Le ton est donnĂ© Mathieu va sâadresser Ă nous et nous installer dans ses chansons, par le conte, par le rĂȘve ou par lâanecdote. Des chansons qui nous font passer dâune maison hantĂ©e Ă une foire, dâun escargot Ă un marin, dâun cimetiĂšre Ă lâhistoire de Fanny. Mathieu fait le pari que ici, sur scĂšne, et en osant aller au fond de son imaginaire, on a la possibilitĂ© de faire rĂ©ellement connaissance ». Il nous invite Ă la foire aux cent bordels », et Ă nous reconnecter avec notre moi marin », quitte Ă pousser des cris dâenragĂ© titubant. Pas peur du ridicule Et pour crĂ©er cette proximitĂ©, cet Ă©change vĂ©ritable, Mathieu ne se cache pas derriĂšre une attitude conquĂ©rante. Il se montre ridicule et maladroit. Et telle est la marque des grands artistes sur scĂšne. Comme un pied-de-nez aux chanteurs qui se carapacent derriĂšre lâattitude dictĂ©e par lâindustrie de la musique, dont Mathieu sâest moquĂ©e dans sa chanson dâamour alors la prochaine chanson que je vais vous chanter ». Sa seule carapace, câest son chapeau quâil partage avec lâEscargot. Il a dâailleurs abandonnĂ© le jeu de chapeaux de la premiĂšre version du spectacle Ă Vue sur la relĂšve en 2011. Car câest sur la scĂšne que les artistes murissent. Peu Ă peu on enlĂšve le superflu, on coupe, on taille, on resserre, on allĂšge, on va Ă lâessentiel, on lĂąche les accessoires et pirouettes derriĂšre lesquelles au dĂ©but, on se cachait. Mathieu nâa plus besoin de ses chapeaux pour faire vivre ses personnages. Son personnage Ă lui, Mathieu, qui se saoule la yeule Ă lâauberge des trois mĂąts dont la porte se trouve⊠entre ses draps, met en scĂšne sa peur et son interrogation devant lâĂ©trange chorĂ©graphie Ă laquelle se livre son esprit. Ce personnage ridicule nous ancre Ă nouveau dans le rĂ©el, et nous tend le miroir de nos propres prĂ©jugĂ©s. Parfois, on aurait bien voulu que le va-et-vient entre la chanson fantastique et lâanecdote comique fasse une pause, histoire de voir jusquâoĂč on se laisserait embarquer. Faire taire un peu le Je sais ce que vous allez me dire⊠Mathieu, tâes bien bizarre ! Quâest-ce que câest que ça ? » Quâest-ce que câest que cet escargot qui cause dans son assiette ? Câest une des plus belles chansons peut-ĂȘtre, sur la fragilitĂ©, le doute et la solitude de quelquâun de pas tout Ă fait normal. Quand les films de Disney se mettent en branle pour nous construire un univers fantastique qui finalement ne nous fait pas dĂ©coller de notre confort, Mathieu, lui, nous ramĂšne Ă nous par un dĂ©tour fantastique. Faire un dĂ©tour par lâimaginaire La musique rappelle celle de Tom Waits, expressive et rĂ©glĂ©e au quart de tour, elle crĂ©e une atmosphĂšre empreinte de la nostalgie de lâenfance et de dĂ©mence. Et câest la chanson Vous arrive-t-il dâentendre des voix ? » qui nous amĂšne au cĆur de la dĂ©marche de Mathieu, et au moment sans doute le plus fort du spectacle, oĂč le corps de Mathieu se lĂąchait un peu plus, oĂč lâon croyait voir ces esprits qui lui parlaient. Et comme tout artiste insatisfait du rĂ©el, Mathieu renverse les choses et si nos rĂȘves, nos cauchemars, nos fantasmes et nos doutes Ă©taient bien plus rĂ©els que ce quâon appelle nos vies ? Si le rĂ©el Ă©tait ailleurs ? Je vais coucher sur le papier ce quâelles viennent me conter, jâen ferai des histoires, peut-ĂȘtre mĂȘme des chansons, et jâarriverai Ă faire croire que jâai toute ma raison⊠Mathieu Bellemare rĂ©ussit ce tour de force dâavoir Ă la fois un vrai spectacle de scĂšne, et une musique qui peut sâĂ©couter les yeux fermĂ©s. On est loin du musicien qui joue son album sur scĂšne. Faites donc lâexpĂ©rience de fermer les yeux sur Lâorphelin » ou sur Fanny », oui, lâimaginaire dĂ©colle. Pour peu quâon ait le livre-disque⊠on sera accompagnĂ© par un gars qui, sous les airs gauches de son personnage, fait preuve dâune grande maĂźtrise de son art, et, ce qui est peut-ĂȘtre le plus prĂ©cieux, dâune totale indĂ©pendance artistique. Ămile Proulx-Cloutier au-delĂ des miroirs Qui ne cherche pas un miroir oĂč se reconnaĂźtre ? Quand au dĂ©tour dâune phrase lue dans un livre, dâun personnage de film ou de théùtre, dâune rĂ©plique, ou dâune chanson, on se dit Câest moi, câest moi en ce moment. », a lieu en nous un petit tremblement de terre. Et dâun coup, on nâest plus seul. Ămile Proulx-Cloutier Ă©tait en prestation au théùtre Outremont jeudi vendredi et samedi derniers, pour nous dire que le spectacle, câest aussi et surtout, un miroir de nous-mĂȘmes. En somme le contraire du divertissement, car se divertir veut dire se dĂ©tourner de ». Ămile sâest cherchĂ© au dĂ©tour de plusieurs miroirs, et que ses chansons sont les reflets quâil y a vus. Ces miroirs ne sont pas ceux des supers hĂ©ros. Les personnages sont bancals, ils boitent tous, il leur manque quelque chose. Ămile va chercher la corde qui grince chez lâhumain. Pour compenser, il fait rire entre les chansons, avec des interventions de stand-up qui, pour ceux qui ont dĂ©jĂ vu le spectacle, ne sont plus une surprise. Câest aujourdâhui presque une convention il faut faire rire le public entre les chansons, faire des blagues, jouer le mal assurĂ©. Pour ĂȘtre plus proche du public, pour le rassurer, paraĂźt-il. On aurait envie de voir assumĂ© jusquâau bout cet univers, pour y plonger complĂštement. Les chansons dâĂmile sont si riches, si contrastĂ©es, tendres et sans pitiĂ© Ă la fois, que nous nâavons pas besoin dâĂȘtre divertis. Un miroir dans les mots des vieux Nos miroirs sont lĂ oĂč on ne les attend pas dans la phrase sans queue de cochon ni tĂȘte du grand-pĂšre, qui devient une priĂšre. PremiĂšre phrase du spectacle Mon grand-pĂšre disait⊠». Ămile se pose en passeur dâhistoires, il donne du sens Ă ce qui nâen nâa pas. Madame Alice attend ses hommes, tandis que la femme flĂȘtrie du Tambour de la derniĂšre chance » ne les attend plus. Elle ressemble au personnage de Cora Lamenaire dans le roman Lâangoisse du roi Salomon dâĂmile Ajar, auteur que Romain Gary sâest inventĂ© pour se voir autrement. Elle veut quâon la regarde, car Ya plus que les miroirs qui sont francs ici. ». Le miroir des enfants Chez Ămile, le miroir que nous tendent les enfants nâest pas celui dâune aurore pleine de promesses, mais celui dâune nuit qui nâ est pas encore finie, elle sâest juste cachĂ© dans le matin ». Des pâtits bouts dâhumains qui nâarrivent pas Ă exister. Ăric, douze ans et demi, bĂątit des villes, gagne des courses et tue des monstres sur Ă©cran, mais rĂȘve dâaimer les monstres. Et dâautres enfants, ceux dont on nâentend pas parler, qui ne peuvent plus parler avec leurs grands-parents. Les enfants des Algonquins qui en deux gĂ©nĂ©rations ont perdu leur langue. Ămile nous tend lĂ un miroir douloureux eux, câest peut-ĂȘtre nous bientĂŽt. Une chanson pour briser les Ă©crans virtuels et physiques qui nous sĂ©parent. Des visages et des mains plutĂŽt que les Ă©crans Notre rapport aux Ă©crans, ces nouveaux miroirs oĂč nous allons nous chercher, Ămile y fait souvent allusion. En guise de remerciement, il nous dit merci dâavoir quittĂ© le monde des Ă©crans pour venir voir des gens vivants ». Joe, le personnage dâune chanson, tient son iphone comme une bouĂ©e. Ămile prĂ©fĂšre lire dans les mains dâAuguste ou dans un visage dans le miroir de la salle de bain. Pour annoncer une prochaine chanson, il dit jâai encore quelquâun Ă vous prĂ©senter ». Celui qui dit que la poĂ©sie est partout nous laisse un message sur notre rĂ©pondeur. Saurons-nous lâĂ©couter ? Pas sĂ»r. Ă ma droite et Ă ma gauche, deux journalistes assistent au spectacle, lâun sur son ordinateur, lâautre sur sa tablette. Ă lâheure des Ă©crans et de la vitesse, pourrons-nous encore crĂ©er et assister Ă des spectacles qui nous emportent totalement, pourrons-nous encore nous arrĂȘter sur des mains, sur un visage dâenfant, sur un gars au piano, pour nous regarder ? David Portelance la fragilitĂ© dans une carlingue Ă certaines heures de notre vie, chacun de nous connaĂźt des moments oĂč lâon se rencontre tout nu, dans notre fragilitĂ©, dans nos rĂȘves, dans notre folie et nos peurs. Le miroir qui nous rĂ©lĂšve peut ĂȘtre aussi bien le fond dâun verre quâon a bu seul, les yeux dâun ami, une mĂ©lodie, quelques mots dâun poĂšte, un film, un paysage. La rĂ©lĂ©vation nous arrive sur la pointe des pieds, on ne lâattendait pas. Et aprĂšs, quâest-ce quâon en fait ? On lâoublie, on la garde pour plus tard, ou bien on cherche Ă en garder la trace. Alors on peind, on sculpte, on compose ou on Ă©crit des chansons. Pour soi dâabord, et puis plus tard pour les partager avec un public, pour que dâautres soient amenĂ©s, peut-ĂȘtre le temps dâun concert, Ă ce moment de vĂ©ritĂ©. Les chansons de David Portelance nous invitent Ă suivre ce chemin de la connaissance de soi. Il prĂ©sentait dimanche dernier au Verre Bouteille son spectacle quâil renouvellera le 22 fĂ©vrier prochain au Labo de la Taverne Jarry. âUn pâtit gars plein de doutesâ David arrive sur scĂšne dâun pas assurĂ©, souriant, le regard franc, imposant. Pourtant il nous le dit tout de suite Jâsuis rien quâun pâtit gars plein de doutes ». Il rejoint la chaloupe de son band composĂ© dâamis de longue date avec lesquels il navigue en toute confiance. Mais il est un trou dans une chaloupe ». Quelque part derriĂšre la voix maĂźtrisĂ©e, le plaisir de jouer et de laisser lâharmonica partir ses solos, il y a un gars qui cherche Ă se convaincre quâil faut y aller, qui ramasse ses doutes et en fait une petite armĂ©e pour marcher. Il Ă©crit pour calmer sa bombe au creux du ventricule ». Le Verre Bouteille est plein Ă craquer, le public attend celui qui a fait les premiĂšres parties de Fred Pellerin et qui maintenant remplit des salles tout seul. âSi jâai des fourmis dans le coeurâ Le pâtit gars qui sent quelque chose bouillir en lui cherche Ă le sortir et Ă lâamener ailleurs. David veut aller toujours plus loin. Il va voir derriĂšre le jardin oĂč il jouait petit, lĂ oĂč vivait un vieil indien quâil nous raconte en chanson. David a le verbe rythmĂ©, le picking prĂ©cis, et le pied qui frappe vigoureusement la mesure, parfois mĂȘme les deux pieds. On a lâimpression quâil marche assis. Ă croire quâil nous invite vers bien dâautres territoires que ma mule et moi devons voir ». David cherche le rythme de son avancĂ©e dans la chanson qui Ă©voque lâenterrement de son pĂšre, il demande au corbillard quâon prenne le temps ». Dans la chanson Le coureur, câest au contraire une course effrenĂ©e pour aller jusquâau bout ». Mais toujours sous toutes ses chansons, une fragilitĂ© et des doutes Je suis boiteux et la marche est si haute », dit-il dans Le coureur. âJe me sens si fragile dans ma carlingueâ DerriĂšre le pied qui frappe, les blagues et les anecdotes entre les chansons, oĂč Ă©tait ce soir lĂ le David que les chansons racontent ? On aurait voulu le voir apparaĂźtre, de temps en temps, au dĂ©tour dâun couplet, ou dans cette fraction de seconde aprĂšs la derniĂšre note oĂč la salle est en suspens et tarde Ă applaudir, parce que lâĂ©motion a Ă©tĂ© si forte. Les chansons de David peuvent nous y amener. La fragilitĂ© se fraye un chemin entre les mots, dans les petits silences, dans lâintĂ©rioritĂ© de lâinterprĂšte. Ce soir lĂ , elle Ă©tait noyĂ©e par la musique bien trop forte qui faisait crier les speakers. AprĂšs la chanson sur la mort du pĂšre, le public a applaudi avec des Woo ! » et des rires. Quelque chose a manquĂ©. La scĂšne est un Ă©trange lieu oĂč celui qui sây risque est Ă la fois en position dâautoritĂ© et de fragilitĂ©. Ce quâon appelle les bĂȘtes de scĂšne sont avant tout ceux qui nâont peur ni du ridicule ni de montrer leurs failles. Ils se donnent entiĂšrement, Ă nu. David est imposant. Il parle de ses fragilitĂ©s mais il ne les incarne pas encore. Sauf dans une chanson du rappel, quand, seul Ă la guitare, sa voix prenait une autre ampleur, et que lâĂ©motion avait le temps de naĂźtre. Le temps de cette chanson, David Ă©tait vĂ©ritablement puissant. Dans une de ses chansons hommages, David nous parle dâun moment silencieux partagĂ© avec un ami. Un moment pur qui nâavait pas besoin de mots pour exister et auquel pourtant il a su donner des mots. Câest dans le silence quâune rĂ©ponse est belle, câest dans le brouillard quâune rencontre est belle ». Faisons confiance Ă ceux que nous aimons comme au public, pour leur montrer nos doutes et nos peurs, nos rires et nos folies. Ils prendront alors le miroir et nous offriront notre vĂ©ritĂ©.
chanson l escargot s en allait a la foire