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1Illustration de Josep BartolĂ pour Donatien Alphonse François de Sade, La FilosofĂa en el boudoir, traduction et notes d’AgustĂn GarcĂa Calvo, illustrations de Josep BartolĂ, Paris, Ruedo ibĂ©rico, 1975Illustration de Josep BartolĂ pour Donatien Alphonse François de Sade, La FilosofĂa en el boudoir, traduction et notes d’AgustĂn GarcĂa Calvo, illustrations de Josep BartolĂ, Paris, Ruedo ibĂ©rico, 1975Planche illustrĂ©e entre les pages 64 et 651Tout essai de rĂ©pertoire complet des traductions et des gloses en espagnol des Ĺ“uvres de Sade est vouĂ© Ă l’échec. Une première enquĂŞte, cependant, a Ă©tĂ© menĂ©e Ă partir des quarante-deux traductions de Sade en espagnol conservĂ©es jusqu’en 2002 Ă la Biblioteca nacional de Madrid, en Espagne [1], ainsi qu’une Ă©tude rĂ©cente de Juan Carlos RodrĂguez RendĂłn Ă propos de la rĂ©ception de son Ĺ“uvre en AmĂ©rique hispanique 1924-2014 [2]. Sade a beau ĂŞtre critiquĂ© et dĂ©noncĂ© par ses commentateurs et Ă©diteurs-traducteurs, la publication de ses textes demeure une valeur sĂ»re pour les maisons d’édition qui souhaitent s’assurer un succès commercial pour un coĂ»t premières traductions espagnoles vulgaritĂ© et appât du gain2Dès qu’ils furent largement diffusĂ©s en France, les textes du marquis furent traduits en espagnol. Les premières versions publiĂ©es en nombre significatif datent du dĂ©but des annĂ©es 1960 pour l’AmĂ©rique hispanique, et des annĂ©es 1970 pour l’Espagne. Les textes de Sade Ă©taient libres de droits et pouvaient ĂŞtre illustrĂ©s pour faciliter la vente. La plupart de ces premières traductions Ă©taient anonymes, sans considĂ©ration pour le travail du traducteur ; elles allaient du reste ĂŞtre pillĂ©es, plagiĂ©es d’une maison d’édition Ă l’autre. Le risque de censure Ă©tait une valeur ajoutĂ©e et favorisait la publication clandestine ou pseudo-clandestine par des maisons d’édition douteuses ayant pour noms ErĂłtica ediciones, editores, coll. Diablo erĂłtico », sĂ©rie Manzana erĂłtica » et dont le siège ou la raison sociale Ă©tait souvent introuvable. C’est en furetant chez les bouquinistes que l’on peut se faire une idĂ©e un peu plus prĂ©cise, mais toujours incomplète, de la production d’ensemble de l’œuvre sadienne en langue espagnole des deux cĂ´tĂ©s de l’Atlantique. Cette production a Ă©tĂ© et reste, comme la qualifie RodrĂguez RendĂłn, massive ». Sa vulgarisation est due en partie aux adaptations cinĂ©matographiques par Jess Franco [3] ou Pasolini [4], ou Ă la bande dessinĂ©e par Crepax [5] ou l’Espagnol Raulo Cáceres [6]. Le bicentenaire de la mort de l’écrivain, en 2014, a Ă©galement relancĂ© les ventes et l’intĂ©rĂŞt pour Sade. 3Les couvertures sont Ă l’image de cette dĂ©marche commerciale racoleuse. Les dessins, ou les photos, en gĂ©nĂ©ral anonymes, affichent une vulgaritĂ© certaine, mĂŞme dans les maisons d’édition respectables ». On trouve parfois des gravures originales ou bien des tableaux anciens, pouvant aller du xvie au xixe siècle, sans que soient jamais donnĂ©es les rĂ©fĂ©rences pour Ă©viter de payer des droits [7]. De temps Ă autre on est surpris par des couvertures plus Ă©nigmatiques, illustrĂ©es de photos vaguement Ă©rotiques, comme celle de la Julieta dulcemente pervertida [sic] parue Ă Mexico en 1961, oĂą deux visages de femmes se faisant face, lèvres entrouvertes, devancent le visage incomplet et sombre d’un homme, en arrière-plan ill. 2. La quatrième de couverture prĂ©sente un satyre, accompagnĂ© d’une lĂ©gende qui contredit le titre affichĂ© sur la couverture, Julieta doblemente pervertida, et d’un bref rĂ©sumĂ© de l’œuvre qui conclut par une condamnation de l’auteur. Victime de cette Ă©dition peu scrupuleuse, l’œuvre elle-mĂŞme se voit malmenĂ©e. Mal traduite, elle est souvent fragmentaire. Le cas le plus flagrant est celui de Juliette, un des ouvrages le plus frĂ©quemment publiĂ©s, mais pratiquement toujours amputĂ© de ses parties II Ă VI, sans aucune prĂ©cision. Ces Ă©ditions sont sans prĂ©face ni notes. La seule vĂ©ritable Ă©dition critique en espagnol reste, aujourd’hui encore, la Justine de Cátedra Madrid, 1985, longuement prĂ©facĂ©e et accompagnĂ©e d’un ensemble de notes, suivant la norme des volumes de littĂ©rature classique » de cette prestigieuse maison d’édition ill. 4.PĂ©nĂ©tration indirecte de l’œuvre sadienne en zone hispanique4Avant les premières traductions, au xixe et durant la première moitiĂ© du xxe siècle, l’œuvre de Sade pĂ©nètre l’imaginaire hispanique indirectement. Des Ă©crivains de langue espagnole ont le plus souvent dĂ©couvert l’écrivain lors d’un sĂ©jour parisien. Valle-Inclán [8], par exemple, est un grand admirateur du marquis. Il le cite explicitement dans ses Sonatas, oĂą le personnage du marquis de BradomĂn apparaĂ®t comme son avatar, certes esthĂ©tisĂ©, selon le goĂ»t moderniste de l’époque. Pour le BradomĂn des Sonatas, l’horreur est beau » J’aime le pourpre glorieux du sang, et le pillage des villages, et les vieux soldats cruels, et ceux qui violent les vierges, et ceux qui mettent le feu aux rĂ©coltes [9]. » Chez Valle-Inclán, les taches de sang se transforment en pourpre glorieux », le divin neutralise le diabolique, et dans la dualitĂ© humaine l’angĂ©lique l’emporte Sur mon âme est passĂ©e l’haleine de Satan embrasant tous les pĂ©chĂ©s ; sur mon âme est passĂ© le soupir de l’Archange allumant toutes les vertus [10]. » Pour Sade, il y va de sa vie, alors que, pour Valle, il ne s’agit que d’art. Le libertin des Lumières se transforme sous sa plume en sadique mĂ©lancolique et raffinĂ© [11]. 5Ă€ l’orĂ©e du xxe siècle, la revendication de Sade par Apollinaire et par le surrĂ©alisme ouvre les esprits europĂ©ens et outre-Atlantique Ă un vrai Sade, dĂ©barrassĂ© de toute esthĂ©tisation. Toutefois, entre 1924 et 1930, les rĂ©ticences espagnoles face au premier surrĂ©alisme français commencent Ă s’exprimer, et les voix des intellectuels espagnols qui n’épargnent pas le superrealismo s’attaquent aussi aux visions complaisantes, venues d’outre-monts, de la production littĂ©raire du marquis [12]. 6L’œuvre de Mario Praz, La Carne, la morte e il diavolo nella letteratura romantica 1930 [13], a eu un impact non nĂ©gligeable en terres hispaniques, notamment en AmĂ©rique latine, oĂą l’idĂ©e d’un hĂ©ros mystique et beau, transmise par le modernisme, est remplacĂ©e par celle d’un Sade qui assume le mal dans l’absolu [14]. Luis Buñuel combat ces rĂ©sistances espagnoles avec son film L’Âge d’or, qui, dès 1930, rend un hommage Ă un Sade-Christ issu du château des Cent Vingt JournĂ©es de Sodome, divinisant ainsi le premier et humanisant le second en une seule et mĂŞme image aurĂ©olĂ©e qui Ă©claire la fin du film. 7Ă€ dĂ©faut d’une lecture directe en espagnol de Sade, qui, Ă cette date-lĂ , n’est pas encore traduit, la première moitiĂ© du xxe siècle se complaĂ®t Ă recrĂ©er la vie de l’auteur, au point de faire de l’écrivain un ĂŞtre de fiction. Sa vie, dĂ©sormais, se substitue au texte. On voit paraĂ®tre la traduction de l’œuvre d’Iwan Bloch, sous le pseudonyme de Dr Eugenio Duehren », intitulĂ©e El marquĂ©s de Sade, su tiempo, su vida, de la main d’Adela CarbonĂ© y Arcos, qui signe sa traduction en 1924 sous le pseudonyme d’Óscar de Onix [15], Ă Madrid, chez Torrent y CompañĂa. La traduction est faite par cette actrice et Ă©crivaine d’après la version française parue en 1901. Elle est rĂ©imprimĂ©e en AmĂ©rique latine, au Chili plus particulièrement, en 1933, Ă l’Imprenta Nacional, Ă©tablie Ă Santiago du Chili. Comme l’a soulignĂ© Juan Carlos RodrĂguez RendĂłn, l’attente d’informations sur la vie du marquis semble avoir Ă©tĂ© plus grande dans le monde hispanique qu’en France par exemple, l’essai biopsychologique d’Otto Flake sera publiĂ© Ă Madrid par la maison d’édition Ulises et traduit directement de l’allemand par Manuel Souto en 1931, deux ans avant la traduction tormentosos del MarquĂ©s de Sade, Julieta dulcemente pervertida, Mexico, Editorial Internacional, 1961Estudios tormentosos del MarquĂ©s de Sade, Julieta dulcemente pervertida, Mexico, Editorial Internacional, 19618Octavio Paz publie dans la revue Sur Buenos Aires, 1949 son poème Le Prisonnier, oĂą Sade est mentionnĂ© explicitement [16]. Il avait dĂ©couvert Sade lors de son sĂ©jour parisien entre 1946 et 1951 grâce Ă Breton. Sa fascination pour le marquis est telle que le Mexicain le lira et le commentera sans cesse jusqu’à la fin de sa vie [17]. Dans ce poème, il salue Sade comme le premier Ă©crivain Ă avoir compris et systĂ©matisĂ© l’érotisme. Sade serait un penseur unique qui nous offrirait non pas une nouvelle morale mais quelque chose de plus grand une idĂ©e profondĂ©ment juste de la nature humaine [18]. 9Face Ă une Espagne bâillonnĂ©e par la censure franquiste durant les annĂ©es 1950 et 1960, l’AmĂ©rique, elle, peut exprimer son intĂ©rĂŞt tout particulier pour l’œuvre sadienne, dĂ©sormais commentĂ©e par Klossowski, Bataille, Blanchot, Barthes, Paulhan, et pour la première biographie due Ă Gilbert Lely. La première traduction d’un texte complet en langue espagnole apparaĂ®t dans le premier numĂ©ro de la revue Mito [19], Ă Bogotá, en avril-mai 1955. C’est le Dialogue entre un prĂŞtre et un moribond, suivi d’une postface critique de Jorge Gaitán Durán qui porte le titre Sade contemporain [20] ». L’auteur de la postface, qui se dĂ©clare traducteur de l’ouvrage, dit avoir suivi les Ă©ditions de ce texte de 1949 aux Presses universitaires de France et de 1953 chez Jean-Jacques Pauvert. Il se montre fier de proposer la première traduction de l’ouvrage en espagnol. Ă€ la crainte de l’interdiction de la revue, censurĂ©e Ă cause de cette publication, succède le constat d’une consolidation du pĂ©riodique grâce Ă ce texte sadien Lorsque parut le Diálogo entre un Sacerdote y un Moribundo du marquis de Sade traduit par Gaitán Durán, et avec un essai sur l’auteur Ă cette Ă©poque Sade ne circulait pas en espagnol sauf de rares Ă©ditions clandestines mutilĂ©es, nombreux furent ceux qui crurent Ă une disparition immĂ©diate de la revue []. Une fois surmontĂ© le premier risque [], eut lieu sa paradoxale consolidation [21]. » Pour cet Ă©crivain colombien, Sade atteindrait la vĂ©ritĂ© non pas par la raison ou la libertĂ©, comme ses contemporains, mais grâce Ă son imagination excessive, remplaçant une Ă©thique collective fondĂ©e sur l’hypocrisie et les apparences par des Ă©thiques, au pluriel, adaptĂ©es Ă chaque individualitĂ©. Cette lecture colombienne, exportĂ©e sur tout le continent amĂ©ricain de langue espagnole, doit ĂŞtre comprise dans le contexte de l’influence de l’existentialisme français, et notamment des interprĂ©tations de Sade par Camus et Simone de Beauvoir. C’est l’incapacitĂ© de Sade Ă assumer sa finitude matĂ©rielle que Gaitán Durán met en relief, suivant les traces de Camus. Dans le Dialogue, ce n’est plus un athĂ©e et un homme d’Église qui s’affrontent mais deux systèmes diffĂ©rents, l’un et l’autre nostalgiques d’une transcendance. Ă€ la façon de Simone de Beauvoir, le Colombien affirme que Sade accomplit son Ă©rotisme par l’écriture. La singularitĂ© du texte de Gaitán Durán rĂ©side dans son intention il veut diffuser la pensĂ©e de Sade comme un modèle Ă suivre pour les lecteurs de Mito, calquĂ© sur le personnage du moribond. Il publie en 1960 une anthologie sadienne, avec, notamment, Rodrigue ou la Tour enchantĂ©e, un fragment de Justine ou les Malheurs de la vertu Justine fuyant du château de Gernande » et un extrait du pamphlet inclus dans La Philosophie dans le boudoir, Français, encore un effort si vous voulez ĂŞtre rĂ©publicains » De la peine de mort et du vol », avec une prĂ©face intitulĂ©e Le libertin et la rĂ©volution [22] ». Pour le Colombien, l’écriture de Sade rĂ©vèle la part de jouissance dans l’érotisme, mais aussi de dĂ©sordre et de destruction. Ă€ partir de ce constat, l’écrivain hispano-amĂ©ricain Ă©tablit un parallèle entre le DostoĂŻevski de Crime et châtiment et le Sade du cinquième dialogue de La Philosophie dans le boudoir. Gaitán Durán voit dans le libertinage un système philosophique dans lequel le libertin, Ă force de vouloir dominer l’autre, finit par se prĂ©cipiter lui-mĂŞme dans l’esclavage et se complaire dans le masochisme. Il en veut pour preuve le fait que la plupart des libertins sadiens s’adonnent Ă la sodomie passive, ce qui mènerait Ă une fragilisation du libertin, Ă sa fĂ©minisation, allant Ă l’encontre de la rĂ©volution qui, elle, serait d’essence virile. MalgrĂ© cette analyse phallocentrique, le Colombien attribue une valeur particulière Ă Sade, qui retourne contre la sociĂ©tĂ© les offenses que celle-ci inflige Ă l’homme. Il fait par ailleurs de Sade un disciple appliquĂ© de Rousseau, au sens oĂą celui-ci verrait dans la civilisation, tout comme le Genevois, un mĂ©canisme de renforcement des structures de domination morale, de sorte que plus l’homme s’approcherait de l’état de nature, plus il serait libre. Ce qui a pu faire de ces penseurs, et en particulier de Sade, des prĂ©curseurs du de Sade, Juliette o las Prosperidades del vicio, Madrid, Tusquets, La Sonrisa vertical », 2009MarquĂ©s de Sade, Juliette o las Prosperidades del vicio, Madrid, Tusquets, La Sonrisa vertical », 2009Petite histoire de la diffusion de l’œuvre sadienne en espagnol10Avant la pĂ©riode de grande diffusion de l’œuvre sadienne en espagnol, en AmĂ©rique latine, qui coĂŻncide avec la levĂ©e de l’interdiction de publier Sade en France, des traductions anonymes, sans Ă©tudes liminaires, sont publiĂ©es au Mexique. C’est le cas de cette traduction mutilĂ©e limitĂ©e Ă la première partie de Juliette doucement [ou doublement] pervertie, sous-titre du livre intitulĂ© Études orageuses du marquis de Sade, Ă©ditĂ©e Ă Mexico par Editorial Internacional » en 1961, sans mention du traducteur. Ă€ partir de 1965, les parutions se multiplient. En Uruguay est Ă©ditĂ© un recueil de citations sadiennes sous le chapeau d’Écrits politiques [23]. En 1969 voit le jour une nouvelle Juliette incomplète au Mexique, cette fois au titre plus laconique, car seul figure le prĂ©nom de l’hĂ©roĂŻne, dont la traduction ne coĂŻncide pas avec la prĂ©cĂ©dente, sauf pour l’anonymat et l’absence de glose critique ou introductive [24]. En plus de l’illustration de couverture, des photogrammes en deuxième de couverture et en frontispice reprĂ©sentent deux femmes une première en tenue lĂ©gère attachĂ©e Ă un poteau prĂŞte Ă ĂŞtre sacrifiĂ©e, et la seconde en tenue sadomasochiste, corset en cuir, bas rĂ©sille, fouet Ă la main. Cette mĂŞme annĂ©e est publiĂ©e Ă Buenos Aires la pièce de théâtre la plus connue, Oxtiern ou les Effets du libertinage, ainsi qu’une nouvelle extraite des Historiettes, contes et fabliaux [25]. 11En mĂŞme temps, la censure du livre se fait moins forte en Espagne, et les premiers ouvrages de Sade y voient le jour. Parfois publiĂ©es en Espagne, parfois en France, pour ĂŞtre vendues par des maisons spĂ©cialisĂ©es comme la mythique Ruedo IbĂ©rico au public espagnol avide de livres interdits, les Ĺ“uvres du marquis sont diffusĂ©es gĂ©nĂ©reusement avec des dessous peu soignĂ©s, mais des dessus allĂ©chants, suggĂ©rant un contenu Ă©rotico-pornographique Ă des lecteurs qui ne connaĂ®traient de Sade que les pratiques perverses. L’annĂ©e 1969 marque le dĂ©but de la diffusion des traductions espagnoles de Sade sur le sol europĂ©en, et, pour une fois, de la main de deux traducteurs de qualitĂ© La Marquise de Gange, tout d’abord, est admirablement bien traduite par Pere Gimferrer, Ă©crivain, poète et critique averti, et publiĂ©e Ă Barcelone, chez les Llibres de Sirena, et l’Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, traduite par Maria Angels Santa, professeure Ă l’universitĂ© de Lleida Catalogne, pour les Clásicos Taber », Ă Barcelone Ă©galement. 12Les annĂ©es 1970, et notamment leur seconde moitiĂ©, marquent un tournant dans la diffusion des textes emblĂ©matiques, qu’il s’agisse des Ă©ditions mexicaines et argentines parues dans les annĂ©es 1960 ou de nouvelles Ă©ditions espagnoles destinĂ©es Ă conquĂ©rir un marchĂ© avide d’ouvrages libres ». Seront ainsi mises en vente des Ă©ditions latino-amĂ©ricaines, comme celle d’Oxtiern o las desdichas del libertinaje 1970 ou Ideas sobre las novelas 1971, auxquelles viennent s’ajouter des Ă©ditions espagnoles de plus en plus nombreuses. Les Ă©ditions sans mention du traducteur et sans prĂ©face, les plus abondantes, cĂ´toient tout de mĂŞme des traductions de qualitĂ©, faites par des professionnels, qui ne se hasardent pas Ă faire un prologue ou Ă ajouter des notes, et, plus rarement, par des spĂ©cialistes de la philosophie ou de la littĂ©rature qui ajoutent un prologue plus ou moins subjectif, dont quelques-uns très intĂ©ressants mais passĂ©s inaperçus en France. 13Les Ĺ“uvres de Sade sont soumises Ă la recherche d’un gain facile. La Philosophie dans le boudoir, par exemple, paraĂ®t pour la première fois en Espagne chez Akal, en 1976, sous le titre de La FilosofĂa en el tocador, après la mort du dictateur. La version espagnole est signĂ©e par Mauro Armiño, un excellent traducteur qui se verra dĂ©cerner, des annĂ©es plus tard, le prix national de la Traduction par le ministère espagnol de la Culture. L’édition est Ă©puisĂ©e et imprimĂ©e Ă nouveau en 1983 alors qu’une autre maison d’édition, ATE, installĂ©e Ă Barcelone et spĂ©cialisĂ©e dans les petits livres bon marchĂ©, fait paraĂ®tre une nouvelle version sans mention du traducteur, sous un autre titre qui marque la diffĂ©rence La FilosofĂa del camerĂn. 14Les annĂ©es 1980 et 1990 voient coexister la publication des Ĺ“uvres de Sade et celle des grandes analyses critiques. S’ajoutent aux travaux classiques les Ă©tudes de Foucault et de Lacan, qui guideront dĂ©sormais la lecture sadienne, surtout en AmĂ©rique. En parallèle, Ă la suite de La Belle Romaine, de Moravia 1947, traduction française de 1953, se multiplient les ouvrages de fiction influencĂ©s par la lecture de Sade. Mario Vargas Llosa, par exemple, compose ses romans L’Éloge de la marâtre 1988 et Les Cahiers de don Rigoberto 1997. En Espagne, Tusquets, maison de grande rĂ©putation et connue pour son goĂ»t pour la littĂ©rature Ă©rotique, publie en 1984 une traduction de La Philosophie dans le boudoir par Ricardo Pochtar, qui sera rĂ©cupĂ©rĂ©e par la mĂŞme maison d’édition quatre ans plus tard dans la collection du Sourire vertical ». Babilonia, Ă Madrid, en publie en 1991 une nouvelle version, cette fois-ci de la main de J. Leyva, bon traducteur, avec un nouveau changement de titre La filosofĂa de alcoba. Dans les annĂ©es 1990 circule la traduction, toujours sans nom d’auteur, de editores coll. Diable Ă©rotique », sĂ©rie Pomme Ă©rotique », qui a vu le jour Ă Buenos Aires, chez les mĂŞmes Ă©diteurs qui avaient sorti auparavant d’autres titres de Sade, telle la Juliette fragmentaire dĂ©jĂ signalĂ©e. Après l’édition des Ĺ“uvres les plus courtes et les moins compromettantes aux yeux de la censure franquiste – La Marquise de Gange, Oxtiern, IdĂ©es sur les romans, les Contes et fables trois versions, Les Crimes de l’amour cinq versions, en plus de La Philosophie dans le boudoir quatre versions – paraissent dès les annĂ©es 1990 et jusqu’à nos jours les Ĺ“uvres les plus connues Justine dans ses diffĂ©rentes versions, Les Cent Vingt JournĂ©es de Sodome quatre traductions, titrĂ©es Las Ciento Veinte Jornadas ou bien Los Ciento Veinte DĂas de Sodoma, et, très tardivement, une première Juliette intĂ©grale chez Tusquets, dans la collection Sourire vertical », sur laquelle on reviendra. Ces livres prĂ©sentent des caractĂ©ristiques communes dans leur facture leurs couvertures, leurs prĂ©sentations en quatrième de couverture, leurs prĂ©faces lorsqu’il y en a, leurs illustrations, etc., vĂ©hiculent un imaginaire hispanique sur Sade dont nous, lecteurs, restons aujourd’hui encore les frivolitĂ© et subversion les diffĂ©rentes approches Ă©ditoriales et iconographiques15Si la diffusion espagnole des Ĺ“uvres de Sade semble s’étendre Ă l’ensemble de son Ĺ“uvre, son caractère obscène demeure entretenu par l’apparence de sĂ©rie B qu’en donnent le plus souvent les maisons d’édition espagnoles une fois la censure franquiste disparue, au dĂ©but de la pĂ©riode dite d’ ouverture » et de destape dĂ©voilement » d’images Ă©rotiques au cinĂ©ma, dans les magazines et dans les livres illustrĂ©s. Justine sera la grande victime de cette tendance. Le roman va ĂŞtre publiĂ© par le Club internacional del libro, Ă Madrid, en 1984, dans sa collection Classiques universels de la littĂ©rature Ă©rotique » la couverture, sur fond ivoire et or, est illustrĂ©e par la photo d’un couple d’amoureux de roman-photo sentimental, mais la jeune fille a une jambe dĂ©nudĂ©e qu’elle exhibe nĂ©gligemment. Sur le dos, un dessin Ă pourtour dorĂ© montre une dame en dĂ©shabillĂ© et posture provocante. Dans la réédition de l’ouvrage par la mĂŞme maison d’édition, l’annĂ©e suivante, la couverture est en cartonnĂ© couleur sanguine Ă bordures dorĂ©es. On n’y voit dĂ©sormais plus que le titre ; le dos garde le nom de Sade et un petit dessin d’une jeune femme en chemise de nuit et coiffe, les seins nus, Ă demi couverte par un drap, tenant un livre minuscule Ă la main tandis que son autre main demeure cachĂ©e sous le drap. Dans la Justine d’ATE Barcelone, 1976, une photo moderne exhibe le corps d’une femme blonde en bikini blanc se laissant tomber en arrière dans l’eau, affichant face au lecteur un sourire exubĂ©rant, le tout submergĂ© par une Ă©cume blanchâtre qui envahit le reste de l’illustration. La Justine de Mitre Barcelone, 1984 a une couverture couleur pistache avec les lettres de SADE » en grand et en blanc, et celles de JUSTINE » de la mĂŞme taille et en noir. Sur la quatrième de couverture, on peut lire De Sade, un des auteurs les plus vilipendĂ©s de l’histoire de la littĂ©rature, qui se vengea de ses dĂ©tracteurs avec des livres comme celui que nous vous prĂ©sentons aujourd’hui un des chefs-d’œuvre de la littĂ©rature maudite. » 16L’apparence frivole de l’objet dĂ©guise la vĂ©ritable nature subversive de l’œuvre, mais pas aux yeux de tous. 17DĂ©jĂ dans les annĂ©es 1970, les traducteurs dĂ©clarĂ©s, les illustrateurs, les prĂ©faciers se rĂ©vèlent des militants engagĂ©s dans la lutte antifranquiste, progressistes, socialistes, communistes ou libertaires. Les Cent Vingt JournĂ©es de Sodome sont ainsi traduites pour ATE Barcelone, 1983 par CĂ©sar Astor, traducteur de russe [26]. La personnalitĂ© du traducteur, sympathisant communiste, ne nuit en rien au marketing fondĂ© sur la nature pornographique de l’ouvrage sur la couverture, une photo en noir et blanc coloriĂ©e laisse percevoir une jambe fĂ©minine avec bas rĂ©sille et talons aiguilles sur des fesses qui semblent appartenir Ă une femme. Le titre, Los 120 DĂas de Sodoma, apparaĂ®t par-dessus, en jaune, avec le nom MarquĂ©s de Sade » inscrit en bas, en grand, et en blanc. On lit en quatrième de couverture Il s’agit lĂ sans doute de l’orgie la plus scandaleuse et populeuse [sic] jamais narrĂ©e par un auteur moderne [27]. En tout cas, cette Ĺ“uvre est, assurĂ©ment, une des plus dĂ©pravĂ©es et des plus effrĂ©nĂ©es crĂ©ations du marquis de Sade, oĂą le plaisir et la dĂ©gradation se donnent la main. AdaptĂ©e au cinĂ©ma par le cĂ©lèbre metteur en scène P. P. Pasolini, sa projection cinĂ©matographique suscita le scandale, les protestations et la polĂ©mique dans tous les pays oĂą l’on vit sa version de l’ouvrage que nous publions ici aujourd’hui. Jamais le libertinage et le plaisir ne furent poussĂ©s Ă des situations extrĂŞmes aussi voluptueuses que celles qui apparaissent dĂ©crites dans ce roman, avec les cĂ©lĂ©brations gastronomiques et sexuelles organisĂ©es par quatre nobles qui se cèdent mutuellement leurs filles en mariage. Mais ces Ă©pousailles orgiastiques demeurent en arrière-plan, face Ă l’exhibition des actes aberrants et abjects commis par les protagonistes sur un groupe de jeunes garçons et de jeunes filles choisis pour procurer des plaisirs qui ne s’arrĂŞtent pas devant l’abrutissement et le crime. » 18Les maisons d’édition plus respectables, comme Akal ou Tusquets, entendent profiter de l’attrait du lectorat hispanique pour les ouvrages du marquis » et les prĂ©sentent comme des textes Ă caractère Ă©rotico-pornographique. Or, le genre ne saurait s’encombrer de prĂ©faces superflues qui retardent le plaisir Ă venir. C’est pourquoi elles sont rares, brèves quand elles existent, et toujours dans le ton des quatrièmes de couverture, exception faite de certaines que nous analyserons. Les prĂ©faces courtes, comme celle des Cent Vingt JournĂ©es de Sodome d’Antalbe Los 120 DĂas de Sodoma, Barcelone, 1980, gĂ©nĂ©ralement non signĂ©es, se limitent Ă prĂ©senter la vie de celui qui, pour beaucoup de gens, incarne le prototype de l’aberration sexuelle la plus haĂŻssable, cruelle et horrible ». Dans cet exemple, le lĂ©ger avertissement prĂ©liminaire », de trois pages en petit format, fournit une biographie de l’auteur soulignant que ses pratiques sexuelles monstrueuses » eurent pour cause un amour contrariĂ© Il dut se marier, pour des problèmes d’argent, avec la sĹ“ur de la femme qu’il aimait. » On s’arrĂŞte aux affaires de Rose Keller et de l’orgie de Marseille » avant de passer Ă la RĂ©volution, oĂą il devient terroriste » ; mais il commet l’erreur d’offrir un exemple de luxe de cet ouvrage Ă chaque membre du Directoire, ce qui lui vaudra son arrestation et son enfermement comme dĂ©ment Ă Charenton ». Après ce rapide et singulier parcours biographique, le prĂ©facier anonyme conclut Il fut sans doute un psychopathe ou un maniaque sexuel. Par chance pour l’histoire, pour la morale publique, des Sades [sic], il n’y en eut pas beaucoup. »4MarquĂ©s de Sade, Justina o los Infortunios de la virtud, Madrid, Cátedra, 1989MarquĂ©s de Sade, Justina o los Infortunios de la virtud, Madrid, Cátedra, 198919Parmi ces brèves prĂ©faces dans les Ă©ditions bon marchĂ©, une exception mĂ©rite d’être signalĂ©e elle est signĂ©e par Francesc L. Cardona et prĂ©cède une traduction par Jorge Carrier VĂ©lez des Infortunes de la vertu EdicomunicaciĂłn Barcelone, 1995. Ce docteur en histoire, en sept courtes pages, montre qu’il a lu Apollinaire, Klosssowski, Blanchot, Lely, Lacan et surtout Simone de Beauvoir, dont il souscrit Ă l’éclaircissante Ă©tude sur le marquis. Il ajoute une perspective personnelle qui le conduit Ă rapprocher Sade, le Cervantès du Quichotte et le Goya le plus sombre, leur attribuant une mĂŞme critique sociale par la caricature et l’humour noir alors que, nous rappelle-t-il, ils vivent une Ă©poque d’horreur, car on a mĂŞme affirmĂ© l’existence de tanneries de peau humaine pendant la Terreur ». 20Les illustrations, lorsqu’il y en a, sont en gĂ©nĂ©ral dĂ©nuĂ©es de qualitĂ©, dans le contenu comme dans la reproduction, et sans rapport avec Sade. Les gravures originales sont rarement incluses. On les trouve dans Sade illustrĂ© Sade ilustrado, Madrid, HiperiĂłn, coll. Libros retozones », Livres coquins », 1986 qui reprend les gravures sans le texte et les prĂ©sente comme 100 illustrations anonymes recrĂ©ant les scènes les plus osĂ©es de Justine et de Juliette [28] », avec une qualitĂ© de reproduction bien au-dessus de la moyenne Ă cette Ă©poque pour ce type de livre. Dans la réédition de la mĂŞme annĂ©e – qui prouve son succès – apparaĂ®t une note de l’éditeur » rĂ©vĂ©latrice Le lecteur de Juliette ou de Justine pourra s’amuser Ă retrouver dans les textes [29] les scènes ici Ă©voquĂ©es par ces 100 gravures, reproduites au double de la taille originale []. Pornographie ? Bien sĂ»r, tel Ă©tait le produit que pendant longtemps ont voulu vendre les Ă©diteurs du divin marquis, et ces images Ă©taient l’appât pour amadouer l’acheteur. Reconnaissons cependant qu’au point oĂą nous en sommes, ces illustrations ne peuvent pas concurrencer la florissante cochonnerie [en français dans le texte] qui envahit l’érotisme de nos jours. Ce sont des gravures historiques, de prĂ©cieux documents de l’époque, ingĂ©nument libertins, c’est tout. La pornographie, si elle existait, serait dans le texte. » VoilĂ l’image innocentĂ©e au dĂ©triment de l’écriture, dans un argumentaire pour le moins captieux mais cherchant Ă lĂ©gitimer la publication de l’œuvre sadienne. Cette note de l’éditeur finit de manière Ă©tonnante, nous rappelant que Sade fut le contemporain du peintre des DĂ©sastres de la guerre Goya, dont le nom n’est pas citĂ© et que, face Ă cette guerre, face Ă toutes les guerres on dirait que l’éditeur pense Ă la guerre civile espagnole et Ă ses consĂ©quences, cette pornographie » peut ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme un passe-temps on ne peut plus honnĂŞte ». Et de conclure Alors que les Espagnols peuvent enfin avoir libre accès Ă son Ĺ“uvre, il est juste que nous jouissions aussi de ce Sade illustrĂ©. » 21Ă€ cĂ´tĂ© de la rĂ©ception Ă©rotico-pornographique sur fond libertaire du texte sadien et de ses illustrations, il existe un autre type de lecture que l’on pourrait qualifier de psychanalytique ». Dans Les Cent Vingt JournĂ©es de Sodome de la maison d’édition Akal Las 120 Jornadas de Sodoma, Madrid, 1978, le traducteur CĂ©sar Santos Fontenla signe un prologue relativement long. Critique de cinĂ©ma, il est Ă©galement le frère de Fernando, grand traducteur des classiques anglais. L’un et l’autre sont connus pour leur lutte contre la dictature franquiste. La qualitĂ© de la traduction va de pair avec celle de la prĂ©face, qui Ă©claire la vie et l’œuvre de l’auteur Ă la lueur de ses commentateurs – Apollinaire, Bataille, Beauvoir, Blanchot, Brochier, Heine, Klossowski, Lacan, Lely et Nadeau citĂ©s en annexe bibliographique –, mais aussi des traumatismes de son enfance, qui expliqueraient ses obsessions sexuelles. La couverture semble suggĂ©rer dĂ©jĂ l’approche psychanalytique et renchĂ©rir sur l’idĂ©e d’obsession la mention SADE » le marquis disparaĂ®t ici est suivie du titre, dans lequel chacun des trois O », Ă la manière des lettres capitales des manuscrits mĂ©diĂ©vaux, expose la photographie d’un fessier arrondi, d’apparence fĂ©minine, avec quelques poils pubiens qui dĂ©passent lĂ©gèrement. 22La prĂ©face annonce une Nouvelle approche des Cent Vingt JournĂ©es de Sodome », incluant une prĂ©sentation volontairement brève de l’auteur, CĂ©sar Santos Fontenla soulignant que la mĂ©connaissance de Sade a diminuĂ© dans notre pays ». En effet, ajoute le traducteur, puisque le pays jouit d’une plus grande – mais pas totale – libertĂ© d’expression, les textes de l’auteur ont Ă©tĂ© Ă©ditĂ©s petit Ă petit mĂŞme si, il faut l’avouer, en grande partie mutilĂ©s, voire manipulĂ©s. » La nouvelle perspective permet au prĂ©sentateur de conclure que Sade fut un prĂ©curseur de la sexologie », un peu comme un psychanalyste de l’Homme qui aurait collectionnĂ© toutes les variantes et les aberrations sexuelles dont la nature est capable ». 23La Correspondance de Sade, incomplète, paraĂ®t en Espagne en 1975, chez la prestigieuse maison d’édition Anagrama Barcelone sous la direction de Menene Gras Balaguer. LittĂ©raire de formation, critique d’art par vocation, Ă©crivain d’essais brillants, spĂ©cialiste d’art asiatique et directrice d’expositions de la Maison d’Asie, elle connaĂ®t Ă©galement bien la littĂ©rature française – elle a dĂ©jĂ traduit, par exemple, La Mettrie et Flaubert. Menene Gras consacre, dans cette Ă©dition, vingt-quatre pages de prĂ©face Ă la personnalitĂ© de Sade, nourries de la lecture de ses manuscrits intimes. Si l’écriture sadienne est une consĂ©quence irrĂ©mĂ©diable des effets funestes produits par les sĂ©vices qu’il subit », il faut avant tout comprendre selon elle le rapport Ă©troit qui s’établit ici entre l’écriture et le rĂŞve ». Menene Gras propose de se dĂ©barrasser de l’homme, qui aurait pu ne pas exister, pour ne s’intĂ©resser qu’à l’œuvre. Pourquoi ne pas dĂ©mentir, en dernier terme, l’existence de Sade, et affirmer qu’il n’existe pas, qu’il n’a jamais existĂ©, qu’il n’a Ă©tĂ© que le fruit de son Ă©criture ? C’est sans doute la prĂ©sence du pervers lui-mĂŞme qui nous confond. »Deux Ă©ditions d’exception la Justine de Cátedra et La Philosophie dans le boudoir de Ruedo IbĂ©rico24Deux cas mĂ©ritent d’achever ce panorama la Justine ou les Infortunes de la vertu chez Cátedra, maison d’édition madrilène dont l’une des collections pourrait ĂŞtre l’équivalent espagnol de La PlĂ©iade » Gallimard, est publiĂ©e en 1985, traduite par Isabel Brouard, qui l’accompagne Ă©galement d’un texte critique, et La Philosophie dans le boudoir, traduite et prĂ©facĂ©e par AgustĂn GarcĂa Calvo, pour une première publication en 1975 par la maison d’édition Ruedo IbĂ©rico, installĂ©e en France et spĂ©cialisĂ©e dans la vente de livres interdits dans l’Espagne franquiste, oĂą ils sont introduits et lus clandestinement. Cette Ă©dition reproduit les dessins et collages de BartolĂ ill. 1 et inclut une longue et magnifique prĂ©face du grand philologue classique, philosophe et historien AgustĂn GarcĂa Calvo, par ailleurs excellent traducteur du latin. Cette version, avec sa prĂ©face, a depuis Ă©tĂ© rééditĂ©e Ă quatre reprises dans la modeste maison d’édition Lucina, situĂ©e dans la ville natale du traducteur, Zamora – en 1980, en 1988, en 1998 et en 2005 Ă©dition toujours disponible. La traduction est, Ă nos yeux, exceptionnelle. MĂŞme si la maison d’édition est modeste, l’objet est soignĂ© et fait preuve d’une sobriĂ©tĂ© inhabituelle. La couverture est rouge, certes, mais sans aucune illustration. Le nom de l’auteur, Marquis de Sade » suivant ainsi la tradition espagnole, est prĂ©sentĂ© en haut, Ă gauche, en blanc, et dans une police imitant la lettre manuscrite. En bas Ă droite nous retrouvons le nom du traducteur. Entre les deux noms en blanc, le titre est en noir Instruir deleitando o Escuela del amor, en majuscule et suivi en caractères plus petits et entre parenthèses du titre français La Philosophie dans le boudoir. Les illustrations originales de Josep BartolĂ, un dessinateur bien connu pour la qualitĂ© de ses images et son engagement dĂ©mocratique et antifranquiste [30], ne sont pas reprises dans les rééditions chez Lucina. La prĂ©face de quarante-trois pages participe aussi de sa valeur la personnalitĂ© libertaire de GarcĂa Calvo, son Ă©rudition, sa clairvoyance font de ce commentaire l’un des plus riches apports Ă l’interprĂ©tation de l’imaginaire et de la pensĂ©e sadiennes, et le plus injustement ignorĂ©. Par une gradation structurale et Ă©pigraphique, numĂ©rotĂ©e, GarcĂa Calvo nous guide dans les profondeurs de la pensĂ©e sadienne avec une adresse qui n’est comparable qu’à celle de l’auteur qu’il admire. Sa mĂ©thode consiste, comme dans le drame sadien, Ă dĂ©montrer, avec une logique implacable, l’inconsistance de la libĂ©ration sexuelle de son/notre temps face Ă l’affranchissement total de Sade, qui passerait, selon lui, par la fĂ©minisation de l’homme ; un homme qui deviendrait femme, entendant par femme » cet ĂŞtre indĂ©fini Ă la jouissance infinie. Pour GarcĂa Calvo, la radicalitĂ© et la dimension rĂ©volutionnaire de la pensĂ©e sadienne rĂ©sideraient dans la dĂ©molition systĂ©matique, pierre Ă pierre, de la construction de Dieu, image typiquement masculine dont la supposĂ©e infinitude ne serait qu’un leurre pour cacher la peur du mâle face Ă cette dimension mĂŞme, essentiellement fĂ©minine. Or, c’est l’infinitude, associĂ©e Ă l’idĂ©e d’indĂ©finition gĂ©nĂ©rique, de fraternitĂ© de sexes ou de genres, qui, dans l’œuvre de Sade, permettrait de tracer la voie vers la libertĂ© des ĂŞtres humains. La magistrale introduction de GarcĂa Calvo se clĂ´t par une synthèse biographique de de Sade sans a priori moral. 25L’autre Ă©dition qui se distingue du reste de la production sadienne en espagnol de cette Ă©poque est Justina o los infortunios de la virtud de Cátedra, Ă©voquĂ©e prĂ©cĂ©demment ill. 4. Que Cátedra dĂ©cide de publier Sade rappelle le choix de Gallimard de mettre l’ Enfer sur papier bible ». La couverture est curieuse. La maison a coutume de commander Ă ses dessinateurs habituels la reproduction d’images originales pour ne pas avoir Ă en payer les droits. Ici, Luciano MartĂn, guère connu, montre une femme allongĂ©e par terre, habillĂ©e d’une jupe bleue retroussĂ©e qui laisse voir un slip blanc et des bas rĂ©sille qui remontent au-dessus du genou. Toutefois, le portrait de Sade par Man Ray est offert en frontispice comme pour neutraliser cette accroche anachronique. La prĂ©face est moins longue que celles que la maison d’édition propose habituellement, et l’appareil critique, rĂ©duit Ă cinquante-cinq notes, est aussi sommaire si on le compare Ă d’autres livres de cette mĂŞme collection. Mais, il s’agit d’une première, c’est la seule Ă©dition critique d’un texte sadien en langue espagnole. Les notes sont brèves et la prĂ©face prĂ©sente un panorama apocalyptique de la sociĂ©tĂ© corrompue de l’Ancien RĂ©gime, Ă l’origine de l’écriture dĂ©cadente du marquis, coupable d’être nĂ© noble Ă son Ă©poque. L’éditrice prĂ©sente l’art de Sade comme exemple d’une Ă©criture qui mĂ©prise le roman, utilisĂ© Ă deux fins l’exposition de sa doctrine philosophique et la libĂ©ration de [la] charge d’agressivitĂ© » qui Ă©tait la sienne. Victime de son temps et de ses traumas, il Ă©crit, obsĂ©dĂ©, un rĂ©cit oĂą il se passe toujours la mĂŞme chose », de lĂ cette possible sensation de monotonie et pesanteur qu’on expĂ©rimente lorsqu’on lit l’ouvrage ». Pour, conclut-elle, prĂ©senter une idĂ©e de l’homme nĂ©gative », basĂ©e sur le matĂ©rialisme athĂ©e des Lumières » qui se manifeste chez Sade Ă travers l’érotisme, pour ne pas dire pornographie, et Ă travers la cruautĂ© Ă l’infini ». Rien, en somme, dans ce commentaire de la vie et de l’œuvre de Sade qui ne permette une approche nouvelle, plus juste, de l’écrivain. La rĂ©ception hispanique des nouvelles perspectives venant de France, que ce soient celle de Michel Delon, d’Annie Le Brun ou de Chantal Thomas [31], est tardive, et la grande diffusion du pamphlet de Michel Onfray [32] lors du bicentenaire de la disparition de Sade semble, hĂ©las, consolider cette image rĂ©ductrice et erronĂ©e d’un pervers Ă l’origine de la dĂ©viation sexuelle qui porte son nom. 26Le succès de l’œuvre du marquis se poursuit malgrĂ© tout. En 2009 paraĂ®t enfin une traduction presque complète de Juliette ou les ProspĂ©ritĂ©s du vice chez Tusquets, prĂ©sentĂ©e toutefois sans les illustrations, sans prĂ©face ni appareil critique. Le volume est imposant, il contient tout l’ouvrage en neuf cent soixante-sept pages. La couverture, dans le rose dĂ©jĂ classique de la prestigieuse collection d’écrits Ă©rotiques dirigĂ©e par Luis GarcĂa Berlanga, en porte l’emblème un sourire vertical et prĂ©sente une des gravures les plus connues pour accompagner l’œuvre sadienne une jeune fille nue est pendue par les pieds, retenue par une corde dont l’extrĂ©mitĂ© est attachĂ©e au membre en Ă©rection d’une statue de Priape ill. 3. La version est de Pilar Calvo, fine connaisseuse de Sade, puisqu’elle est la traductrice de Justine pour la maison d’édition Libros y Publicaciones periĂłdicas Barcelone, 1984. Elle fait des choix que nous partageons, comme l’usage du vos », anachronique si l’on veut car dĂ©jĂ remplacĂ© Ă cette Ă©poque par le usted » moderne en espagnol, mais qui facilite la mise en contexte des Ĺ“uvres du xviiie siècle aujourd’hui. L’excessive littĂ©ralitĂ© nuit Ă l’aisance de la lecture, mais il s’agit lĂ encore d’un choix du traducteur et de la maison d’édition. 27La plus rĂ©cente traduction de Sade en espagnol, Ă notre connaissance, est celle de sa pièce Franchise et trahison, publiĂ©e en 2012 dans un volume intitulĂ© Théâtre libertin français Teatro libertino francĂ©s et qui fait suite Ă La Mort d’Agrippine, de Cyrano de Bergerac Madrid, ADE. La prĂ©face est signĂ©e par Juli Leal, metteur en scène de théâtre et spĂ©cialiste universitaire en théâtre français, classique et contemporain, et par moi-mĂŞme, traductrice et annotatrice. Le projet a Ă©tĂ© conçu en collaboration avec la prestigieuse AsociaciĂłn de directores de escena espagnole, qui regroupe tous les gens du théâtre espagnol et Ă©dite bon nombre de textes de théâtre mis en scène par les compagnies espagnoles et latino-amĂ©ricaines. Cette Ă©dition souligne l’hĂ©ritage sadien du premier libertinage du xviie siècle et cherche Ă mettre en valeur un texte souvent ignorĂ©. L’importance du paratexte dans une Ă©dition de cent cinquante-six pages permet d’espĂ©rer une lecture avisĂ©e et plus prĂ©cise du marquis de Sade ». Le projet que j’ai signĂ© avec Cátedra pour une nouvelle traduction de Juliette, cette fois complète, richement annotĂ©e et prĂ©facĂ©e dont la publication est prĂ©vue pour 2017-2018, laisse augurer un futur solaire Ă l’écriture sadienne en langue espagnole. 28On peut espĂ©rer de nouvelles versions de l’œuvre de Sade en espagnol, mieux traduites, mieux Ă©ditĂ©es, mieux commentĂ©es et illustrĂ©es ; ce qui vaut aussi pour CrĂ©billon, dont La Nuit et le Moment a Ă©tĂ© traduite chez Cabaret Voltaire Barcelone, 2013, pour Nerciat, dont certains textes sont en cours de publication chez ce mĂŞme Ă©diteur, mais aussi pour des Ă©crivains rĂ©solument postmodernes et novateurs tel Jean-Baptiste Del Amo [33], qui ont su affirmer leur singularitĂ© Ă travers un libertinage moins mondain et plus subversif, Ă l’exemple de celui de Sade. 5François Boucher, Femme debout tournĂ©e vers la droite, le visage en profil perdu, estampe d’après Antoine Watteau, Paris, J. Audran et F. ChĂ©reau, 1728François Boucher, Femme debout tournĂ©e vers la droite, le visage en profil perdu, estampe d’après Antoine Watteau, Paris, J. Audran et F. ChĂ©reau, 1728 Notes [1] Lydia Vázquez, Sade en español », dans Barcarola Albacete, Espagne nos 61-62, Dossier Sade », coord. M. ConcepciĂłn PĂ©rez, 2002, p. 257-267. Irene AguilĂ -Solana, dans sa communication La rĂ©ception de Sade en Espagne », prĂ©sentĂ©e au colloque international Sade en jeu », universitĂ©s de Paris-Sorbonne et Paris-Diderot, 2014, complète la liste en castillan, galicien et catalan et signale des fictions inspirĂ©es par Sade, comme El Joc de Sade, El Juego de Sade, de Miquel Esteve, paru en catalan et en espagnol en 2013 Barcelone, Éds B. [2] Communication au colloque Sade en jeu ». Notre article lui est largement redevable. Nous ajoutons quelques traductions, notamment deux Ă©ditions mexicaines de la Juliette fragmentĂ©e datant de 1961 et 1969. [3] Jess Franco, Justine, 1968. [4] Pier Paolo Pasolini, Salò o le 120 giornate di Sodoma, 1975. [5] Guido Crepax, Justine de de Sade, Paris, Albin Michel, L’Écho des Savanes », 1983. [6] Raulo Cáceres, Justine et Juliette, Paris, Tabou, 2010 trad. française. [7] Dans ce cas, l’image apparaĂ®t signĂ©e par des professionnels du design graphique Equipo Arcany », Quality Design ». [8] RamĂłn MarĂa del Valle-Inclán, nĂ© et dĂ©cĂ©dĂ© en Galice Espagne, 1866-1936. [9] RamĂłn MarĂa del Valle-Inclán, Sonata de Invierno, Revista Literaria Novelas y Cuentos, 1905, p. 183. Traduction Lydia Vázquez. [10] Ibidem, p. 155. [11] Voir Alexandra Beilharz, Le mythe sadien dans la littĂ©rature dĂ©cadente », dans Alain Montandon dir., Mythes de la dĂ©cadence, Clermont-Ferrand, Presses universitaires de l’universitĂ© Blaise-Pascal, 2002, p. 257-270. [12] Voir l’article d’Eugenio Montes Ă propos d’ El marquĂ©s de Sade y los niños terribles », Gaceta literaria, 95 1er dĂ©cembre 1930, p. 5. [13] Mario Praz, traduction espagnole La Casa de la vida et La Carne, la muerte y el diablo en la literatura romántica, Madrid, Acantilado, 1999 trad. française La Chair, la mort et le diable dans la littĂ©rature française du xixe siècle. Le Romantisme noir, Paris, Gallimard, Tel », 1998. [14] Voir MarĂa del Pilar Pueyo Casaus, Valle-Inclán a la luz del decadentismo europeo y del modernismo hispánico finales del siglo xix- principios del siglo xx, Madrid, VisiĂłn Libros, 2003, p. 193. [15] Elle signa ses ouvrages avec ce pseudonyme ou celui de Pedro Massa ». [16] Ce qui choquera bon nombre de souscripteurs de la revue, qui aura Ă subir protestations et dĂ©sabonnements Ă la suite de cette publication. Fait rapportĂ© par Juan Carlos RodrĂguez RendĂłn. Preuve, une fois de plus, que le nom de Sade Ă©tait bien connu des intellectuels latino-amĂ©ricains mĂŞme si son Ĺ“uvre Ă©tait, elle, mĂ©connue, voire inconnue de la plupart de ces lecteurs. [17] L’ensemble des Ă©crits de Paz concernant Sade a Ă©tĂ© publiĂ© en français sous le titre Un au-delĂ Ă©rotique le marquis de Sade, Paris, Gallimard, Arcades », 1993. [18] MĂŞme si l’avis de Paz Ă propos de Sade a Ă©voluĂ© d’un enthousiasme idĂ©alisateur Ă une critique mitigĂ©e il le comparait Ă Laclos ou Ă Rousseau et saluait ces derniers comme Ă©crivains supĂ©rieurs au marquis, il demeure fidèle Ă son admiration pour son importance psychologique et philosophique, ce qui marquera la lecture critique ultĂ©rieure de Sade en AmĂ©rique latine, qui se servira le plus souvent pour l’apprĂ©hender du filtre de la psychanalyse. [19] Revue fortement influencĂ©e par l’AcĂ©phale de Bataille et ses proches. Un parallèle n’est pas Ă©tonnant entre Le libertin et la rĂ©volution » de Gaitán Durán et le Sade et la rĂ©volution » 1947 de Klossowski, avec un ton plus libertaire chez le Colombien, comme l’a bien soulignĂ© Juan Carlos RodrĂguez RendĂłn. [20] RééditĂ©e dans Obra literaria de Jorge Gaitán Durán par Pedro Jorge GĂłmez Valderrama, Bogotá, Instituto Colombiano de Cultura, 1975, p. 10. [21] Ibidem, p. 10. [22] Ibidem, p. 395. [23] Éscritos politicos de de Sade, Florida, El TimĂłn, 1966. [24] Sade, Julieta, MĂ©xico, ErĂłtica ediciones, 1969. [25] Sade, El Conde de Oxtiern, Buenos Aires, Dos, 1969, et El Presidente burlado, Buenos Aires, Rodolfo Alonso, 1969. [26] Et objet de la haine de l’extrĂŞme-droite espagnole, qui voyait en lui un dangereux communiste diffuseur des tĂ©moignages contre la cĂ©lèbre DivisiĂłn Azul. [27] Ce qui, par ailleurs, Ă©tablirait un lien direct entre Sade et les auteurs classiques. [28] Il s’agit des gravures de l’édition originale La Nouvelle Justine ou les Malheurs de la vertu, suivie de l’Histoire de Juliette, sa ornĂ© d’un frontispice et de cent sujets gravĂ©s avec soin, en Hollande, 1797. Voir BNF, RĂ©serve des livres rares, Enfer 2507 1-10. [29] Juliette n’avait encore Ă©tĂ© traduite dans son intĂ©gralitĂ© ni en AmĂ©rique latine ni en Espagne. [30] Josep BartolĂ 1910-1995, peintre, scĂ©nographe et dessinateur de gĂ©nie, victime de la guerre civile, quitta l’Espagne, se retrouva dans un camp de concentration français, d’oĂą il s’évada. Il fut arrĂŞtĂ© par la Gestapo et envoyĂ© Ă Dachau. Il put sauter du train et s’échapper au Mexique, oĂą il fit partie du groupe proche de Rivera et de Kahlo, avant de se rendre aux États-Unis. Il devint un scĂ©nographe prestigieux Ă Hollywood et fit partie du groupe 9th Street avec Kooning, Kline, Pollock et Rothko. Il Ă©labora des dessins historiques des camps de concentration français pour les exilĂ©s espagnols de la guerre civile. [31] Seule Annie Le Brun connaĂ®t une traduction, amĂ©ricaine et rĂ©cente, d’un de ses livres Sade. De pronto, un bloque de abismo, Buenos Aires, El cuenco de Plata, 2008. [32] La Passion de la mĂ©chancetĂ©. Sur un prĂ©tendu divin marquis, Paris, Autrement, 2014. [33] J’ai traduit son Éducation libertine chez Cabaret Voltaire, avec un entretien entre la traductrice et l’écrivain en postface 2011.
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Synopsis Banquier d'affaires ayant brillamment réussi, Davis a perdu le goût de vivre depuis que sa femme est décédée dans un tragique accident de voiture. Malgré son beau-père qui le pousse à se ressaisir, il sombre de plus en plus. Un jour, il envoie une lettre de réclamation à une société de distributeurs automatiques, puis lui adresse d'autres courriers où il livre des souvenirs personnels. Jusqu'au moment où sa correspondance attire l'attention de Karen la responsable du service clients. Peu à peu, une relation se noue entre eux. Entre Karen et son fils de 15 ans, Davis se reconstruit, commençant d'abord par faire table rase de sa vie passée . Offres VOD de Demolition Toutes les séances de Demolition Critiques de Demolition Demolition est une sorte de cauchemar spiritualo-lourdingue assez typique du cinéma indépendant américain. Un film sur des gens à la dérive, paumés ou malaimés, qui aspirent à ressentir quelque chose de la vie. Jake-Davis son personnage ne ressent rien, alors Jake démolit un frigo, une machine expresso, les luminaires chez ses beaux-parents, sa propre maison. Dans l’espoir vain d’en entrevoir le mécanisme intérieur... Voilà pour la mé- taphore quinze tonnes. Dans son registre somnambule habituel, Jake Gylenhaal signe une autre performance dingo. "Auteur" de trois films consécutifs qui lui doivent beaucoup Night Call, La rage au ventre et celui-ci, il est passé dans le camp de ces stars à la Brad Pitt qui forcent le passage et s’approprient tout ce qu’elles touchent. À ce stade, on pourrait le regarder dans n’importe quoi. La preuve. Dernières News sur Demolition Casting de Demolition
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