Edwardaux mains d'argent est un film qui va vous faire rire Et pleurer ! Il y a des scènes hilarantes, comme celles où le personnage principal joue les coiffeurs pour chien, puis pour femmes Edwardéveille la curiosité des voisins et surtout des « amies » de Peg. Ses mains-ciseaux sculptent arbres, poils des chiens et cheveux de ces dames ! Il passe même à la télé. Jim, le brutal petit ami de Kim, l’utilise pour un cambriolage où il est pris. Alors tous le rejettent, sauf la famille de Peg et surtout Kim. La haine de la Aujourdhui, aiguisons nos classiques américains avec Edward aux mains d’argent, comédie fantastique si ce n’est dramatique réalisée par Tim Burton, écrite par ce dernier et Caroline Enbref, si vous êtes amateurs de Tim Burton et de son cinéma si spécifique, alors "Edward aux mains d'argent" devrait vous plaire ! Il s'agit sans aucun doute de l'un des films les plus réussis et les plus beaux du réalisateur ! Un film unique, envoûtant et magnifique qui ne vous laissera pas indifférent ! Il contient tout ce qu'il faut pour passer un agréable moment devant la EDWARDAUX MAINS D'ARGENT de Tim Burton GENRE : Fantastique , Comédie , Romance USA · 1991 · 1h45 · Vostf Avec : Johnny Depp , Winona Ryder , Dianne Wiest Edward Scissorhands n'est pas un garçon ordinaire. Création d'un inventeur, il a reçu un cœur pour aimer, un cerveau pour comprendre. Mais son concepteur est mort avant d'avoir pu terminer U8pC. Edward aux Mains d'argent Titre original Edward Scissorhands Réalisateur Tim Burton Musique de Danny Elfman Scénario de Tim Burton et Caroline Thompson Casting principal Johnny Depp Winona Ryder Distributeur Twenty Century Fox Sortie US {{{Sortie US}}} Sortie FR 10 Avril 1990 Durée 1h 45 min Genre Fantastique, Romance, Comédie Année de l'action 1990 Galerie Edward aux Mains d'Argent Edward aux mains d'argent est un film réalisé par Tim Burton et sorti en 1990. Synopsis[] Edward est un charmant garçon crée par un inventeur dans un grand manoir. Mais l'inventeur meurt avant d'avoir fini son oeuvre, et Edward, à la place de mains, a de grands ciseaux terrifiants. Edward se retrouve donc seul jusqu'à ce que Peg Boggs, une représentante en cosmétiques, ne vienne lui proposer ses produits. Voyant qu'il est tout seul, elle décide de l'adopter comme son fils, et l'emmène dans sa maison. Il rencontre les autres membres de sa famille, son mari et ses enfants. L'acceptation par la ville de ce nouvel habitant sera une autre paire de manches. Fiche technique[] Titre original Edward Scissorhands Titre français Edward aux Main d'Argent Réalisation Tim Burton Scénario Caroline Thompson, d'après une histoire de Tim Burton et Caroline Thompson Photographie Stefan Czapsky Montage Richard Halsey Musique Danny Elfman Décors Bo Welch Costumes Colleen Atwood Effets spéciaux Stan Winston Production Denise Di Novi, Tim Burton, Caroline Thompson productrice associée, Richard Hashimoto producteur délégué Société de production 20th Century Fox Société de distribution 20th Century Fox Etats-Unis ; international Budget 20 000 000 $ Pays d'origine Etats-Unis Langue originale Anglais Format Couleur - 35 mm - 1,851 - son Dolby SR Genres Fantastique, Romance, Comédie dramatique Durée 105 minutes 1 h 45 min Dates de sortie États-Unis 6 décembre 1990 première mondiale à Los Angeles ; 7 décembre 1990 sortie limitée ; 14 décembre 1990 sortie nationale Canada 14 décembre 19902 France 10 avril 1991 Distribution[] Johnny Depp VF Jérôme Berthoud Edward Winona Ryder VF Claire Guyot Kim Boggs Dianne Wiest VF Jeanine Forney Peg Boggs Anthony Michael Hall VF Serge Faliu Jim Alan Arkin VF Sady Rebbot Bill Boggs Kathy Baker VF Élisabeth Wiener Joyce Monroe Robert Oliveri VF Emmanuel Garijo Kevin Boggs Vincent Price VF Louis Arbessier L'Inventeur O-Lan Jones VF Maïk Darah Esmeralda Dick Anthony Williams VF Mostefa Stiti l'officier Allen Conchata Ferrell Helen Caroline Aaron VF Sophie Deschaumes Marge Susan Blommaert Tinka Anecdotes[] Edward aux Mains d'Argent est la première collaboration entre Johnny Depp et Tim Burton. L'acteur est connu à l'époque avec la série policière 21 Jump Street, et le réalisateur lui propose la première tête de son film. Johnny fera ensuite partie de nombreux autres films avec Tim, comme Ed Wood, Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête, ou encore Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street. Ce film est également la première collaboration entre le réalisateur et la scénariste Caroline Thompson, qui fera ensuite partie des histoires de L'étrange Noël de Mr. Jack et des Noces Funèbres. Pour la bande originale de ce film, le compositeur Danny Elfman s'est inspiré de la musique de Tchaïkovski, notamment de son ballet Casse-Noisette. On le remarque quand Edward sculpte sur un bloc de glace et que Kim s'émerveille en dansant sous les flocons qui tombent. Vidéo[] Edward aux mains d'argent - bande annonce VO Réalisations de Tim Burton Films Pee-Wee Big Adventure - Beetlejuice - Batman - Edward aux mains d'argent - Batman, le défi - Ed Wood - Mars Attacks! - Sleepy Hollow La Légende du Cavalier sans Tête - La Planète des Singes - Big Fish - Charlie et la Chocolaterie - Sweeney Todd Le Diabolique Barbier de Fleet Street - [[[Alice au Pays des Merveilles]] - Dark Shadows - Beetlejuice, le retour - Big Eyes - Miss Miss Peregrine et les enfants particuliers - Dumbo Dessins animés d'animation Frankenweenie 2012 - Les Noces Funèbres - L'Étrange Noël de Monsieur Jack Edward aux mains d'argent », un film de Tim Burton 1990 Le talon d'Achille d'un cinéma qui accorde une place importante à l'imaginaire et au merveilleux se situe peut-être dans la confrontation avec les autres formes d'imaginaires que cette imagination rencontre lorsqu'elle étend sa toile. Elle aurait tendance à dévaluer, caricaturer voire tout simplement nier les imaginaires qui ne lui ressemblent pas, ainsi que toute personne, au premier coup d’œil, qui serait de son point de vue dénuée d'imagination, comme si cela était possible. Plusieurs films de Tim Burton, Edward aux mains d'argent en tête, traduisent ce constat. Ils en jouent même délibérément puisqu'ils permettent au cinéaste d'afficher sa singularité incomprise et de prendre sa revanche sur ceux qui lui ont collé un étiquette durant sa jeunesse. Comme nous avons essayé de le montrer dans un précédent texte, l'imaginaire de Tim Burton est policier il juge, hiérarchise, oppose, nie. C'est un imaginaire qui se mérite et qui semble avoir besoin de se déployer en opposition avec autre chose que lui-même. Tout le monde ne peut pas y accéder, à l'image de ces pauvres gens aux goûts mainstream, ces sales gosses narcissiques, ces ados abrutis par la bière ou ces pères beaufs fans de baseball qui peuplent sa filmographie. Ce phénomène n'est pas lié à la trajectoire décadente qu'a connu le cinéma de Tim Burton. Il était déjà pleinement à l’œuvre dans Edward aux mains d'argent, qui est pourtant considéré comme son film le plus personnel et un des meilleurs films des années 90. Or, dans Batman, une commande réalisée un an plus tôt, cet imaginaire policier s'efface au profit de l'unité diégétique héritée du comics où les imaginaires des personnages se retrouvent égaux entre eux. Faudrait-il alors revoir la filmographie de Burton au prisme de l'opposition entre film personnel et film de commande ? Ses films ne sont-ils pas plus riches et stimulants lorsqu'ils laissent au placard leur esprit revanchard ? Edward aux mains d'argent » et son imaginaire policier Le prologue d'Edward aux mains d'argent présente l'enfant burtonien par excellence. Il neige et le petit ange est couché bien au chaud dans son lit en attendant que sa grand-mère lui raconte une merveilleuse histoire. Ce sera celle d'Edward, une créature inachevée créée de toute pièce par un inventeur qui habite dans un château surplombant une petite banlieue américaine. Celle-ci se caractérise par la multitude de couleurs qui s'en dégagent, tout y semble joyeux et agréable. Mais il ne faut pas s'y tromper derrière les apparences se cache un quotidien triste et sans saveur. Les maris partent travailler à la même heure pendant que les femmes restent au foyer à pinailler et converser entre elles. Peg Dianne Wiest nous fait la visite du quartier. Vendeuse de produits cosmétiques, elle se rend sans succès chez ses "amies" avant de prendre la décision farfelue de monter jusqu'au château. Dans le rétroviseur de la voiture de Peg, celui-ci apparaît, en opposition avec les couleurs de la banlieue, dans toute sa laideur. Sauf qu'une fois sur place, Peg est accueillie par un magnifique jardin où chaque plante est taillée à la perfection. Tim Burton installe ici une première opposition. Vu de loin, le château ne mérite pas le coup d’œil, il est même plutôt effrayant. Une fois sur place, par contre, ce qui était dissimulé à l’œil de l'individu maussade d'en-bas se dévoile dans toute sa splendeur ce jardin secret n'était pas accessible pour tout le monde. Peg trouve Edward dans le grenier. Il dort sur un lit entouré de photos découpées dans des magazines. Ce petit détail prouve qu'il possède un univers bien à lui en opposition avec les intérieurs froids de la banlieue. Seule Kim Winona Ryder, la fille de Peg, a une chambre aussi décorée que la sienne. Ce n'est pas un hasard s'ils tomberont amoureux puisque ils ont au moins en commun un imaginaire riche. Peg décide donc d'amener Edward en ville et de le loger dans sa propre maison. Ce drôle d'individu déchaîne rapidement les passions autant que la curiosité des femmes du quartier. Une d'entre elles, Joyce Kathy Baker, sort du lot. C'est la nymphomane et la figure la plus singulière. Peg n'a pas d'autres choix que de présenter Edward pour qu'il soit accepté par la communauté. Joyce en fait directement une proie potentielle tandis qu'Esmeralda O-Lan Jones menace les habitants du danger que représente sa venue. Esmeralda est présentée mystérieusement une première fois à sa fenêtre où quelques bougies et autres objets sont posés sur la tablette. Serais-ce un personnage à l'imaginaire singulier ? Plus tard, on découvre que c'est en réalité une chrétienne fanatique dont Tim Burton se moque ouvertement. Si l'intérieur de sa maison est richement décoré, ce n'est qu'au nom d'un culte grotesque et pathologique qui sert à lui faire porter la casquette de "folle du village". Joyce, elle aussi, se voit présentée comme un personnage maladif, notamment dans la célèbre scène où Edward lui coupe les cheveux. "L'innocence d'Edward révèle de plus en plus explicitement les désirs pervers de l'American Way of Life" 1. C'est alors "le contraste entre rituel de mort/amour et la quotidienneté de la situation qui fait le piment de la scène l'horreur tranquille, l'horreur que chaque habitant retourne en une jouissance" 2. Toute la problématique est là. On peut se contenter de la critique qu'Edward aux mains d'argent adresse à l'American Way of Life ou s'y opposer farouchement en soulignant à quel point Tim Burton dénigre des imaginaires différents du sien au lieu d'y reconnaître simplement des créatures d'un autre univers. La nymphomane ou la fanatique ne sont-elles pas dotées d'un imaginaire tout aussi puissant et capable de réagencer des mondes ? Burton préfère en tout cas les juger que de les mettre sur le même pied d'égalité que son imaginaire merveilleux dont Edward est l'incarnation. Outre la petite communauté, Peg doit aussi faire face à son mari et ses deux enfants. Kevin Robert Oliveri, le fils, est le contre-exemple de l'enfant du prologue à qui l'histoire est racontée. Il est le genre d'enfants que Tim Burton adore détester. Il ne semble en effet pas croire au merveilleux, il est bien souvent impoli, insensible, discrètement méchant et ne tisse aucuns liens d'amitié avec Edward. Leur seul moment de complicité apparaît lorsque Kevin présente Edward à sa classe. Mais là encore, il est difficile de penser qu'une amitié s'est crée entre eux tant Kevin donne l'impression d'exposer une bête de foire super cool. Jamais il ne laisse entrer Edward dans son imaginaire comme l'aurait fait un bon enfant burtonien ou spielbergien. C'est à nouveau là que se situe le problème Kevin ressemble à un enfant anesthésié à l'imaginaire pâlot. Comme son père, il semble intéressé par le baseball et aime se réfugier avec un ami dans la cabane de son jardin. Vers la fin du film, lorsqu'Edward est en fuite, il sort de la maison d'un voisin pour rentrer chez lui. Il passe alors devant un grand dinosaure taillé par Edward. La musique, au ton plutôt sombre, souligne une surprenante étrangeté, un peu comme si Kevin avait peur du buisson taillé en forme de diplodocus. Ce plan énigmatique et presque détonnant par rapport à l'ensemble du film ne semble avoir pour but que d'opposer définitivement le jeune garçon à l'imaginaire de Tim Burton. Plutôt que d’accueillir les merveilles d'Edward et de les utiliser pour repeupler son imaginaire, il les voit comme des choses terrifiantes et étrangères. Edward aux mains d'argent propose de considérer l'imaginaire de Tim Burton comme un remède à la pauvreté de l'American Way of Life. C'est d'ailleurs sur papier la belle idée du film rendre virale l’énergie créatrice d'Edward. Cette viralité débute évidemment par une opération de substitution d'imaginaire. Lorsque Edward effectue sa première création, il se trouve à côté de Bill Alan Arkin, le mari de Peg, qui écoute le baseball affalé dans son transat. La bande-son prolonge les applaudissements du public qu'on entend à la radio sur un plan montrant Edward posé devant son premier dinosaure. Un imaginaire est supplanté par un autre ; bien que Tim Burton ne semble pas accordé beaucoup de poids à l'imaginaire en place le plus commun et le plus éloigné du sien. Edward devient ensuite rapidement le chouchou du quartier en taillant non seulement les plantes, mais aussi les chiens puis les cheveux des femmes. Il apporte une touche sauvage à ce monde trop bien ordonné. Très vite, pourtant, "dans ce monde hostile où on assassine avec le sourire, une menace sous-jacente, un renversement de situation se transformera en haine féroce" 3. Tim Burton explique que ce retournement de situation, et la critique sociétale qui l'accompagne, lui vient de son enfance. "Pendant tout mon enfance je me sentais bizarre. Il y avait quelque chose d'étrange qui planait dans cette ville. Les gens étaient amicaux, mais uniquement en surface. Comme s'ils étaient forcés de l'être" 4. Outre la haine de l'autre, à l'image d'un autre beauf du film, Jim Anthony Michael Hall, le petit ami débile de Kim, on ne voit pas ce qui empêche Edward de redonner vie à ce petit quartier. Tim Burton semble nous dire qu'au fond personne, dans ce petit monde, n'est digne de pouvoir accueillir la singularité de son imaginaire. Lors du barbecue organisé par Peg, tous les voisins se moquaient déjà gentiment d'Edward dans un climat d’hypocrisie générale. Et quand il s'enfuit après un quiproquo, les habitants ont peur. Personne ne part à sa recherche et tout le monde souhaite qu'il ne revienne jamais. Bill, perché sur son toit en train d'installer les décorations de Noël, témoigne de la même nonchalance qui a été la sienne durant tout le film. Le plus incompréhensible reste la réaction passive de Peg. Alors qu'elle ramène Edward sans aucune raison chez elle, elle l'abandonne tout aussi subitement jusqu'à disparaître du récit. Comme ses voisines, elle reste cloîtrée chez elle et demande à Bill de partir à la recherche d'Edward. Pourquoi retourne-t-elle sa veste ? Si Tim Burton n'aime pas répondre aux questions touchant à la logique de ses films par exemple "Mais où Edward s'est-il procuré glace ? Je réponds sans attendre "Allez revoir tels pères, telle fille"!" 5, il est quand même surprenant de voir ce personnage central, de surcroît tout à fait disposé à faire entrer Edward dans son imaginaire, disparaître sans raison et assumer un retour à son quotidien qu'elle n'a peut-être jamais voulu abandonner. Tim Burton préférait sans doute souligner en premier lieu l'opposition irréductible entre l'imaginaire d'Edward et l'imaginaire décadent de la banlieue américaine, voire son absence d'imaginaire tout court. C'est pourquoi la viralité laisse place à l'emmurement. Edward retourne dans le grenier de son château en incompris voué à vivre pour toujours loin des hommes perfides. C'est du haut de son jardin secret qu'il fera tomber la neige et enchantera ceux qui, à l'instar de l'enfant du prologue, croient toujours au merveilleux. La marchandisation de l'imaginaire burtonien Cette première analyse avait pour but de montrer comment fonctionne l'imaginaire policier de Tim Burton. Il est possible d'aller encore plus loin Edward aux mains d'argent permet également de considérer cet imaginaire comme une marchandise. Rien de nouveau ici depuis Marx ou le célèbre Kulturindustrie de Adorno et Horkheimer, les œuvres circulent dans un flux de capitaux à l'intérieur d'innombrables marchés. Rien n'y échappe ou presque. Il est amusant de voir comment Tim Burton a transformé son imaginaire, sa patte et son univers macabre en un produit indépendant et exportable sous différentes formes. L'imaginaire d'un cinéaste peut-il se détacher du film où il s'exprime ? Énoncée dans ces termes, l'idée paraît ridicule. Pour la mettre à l'épreuve, il faut prendre en compte au moins deux facteurs. Le premier consiste à opérer une distinction entre deux façons dont l'imaginaire prend possession du récit et du monde dans lequel l'histoire est racontée. Le merveilleux ou le surnaturel, le futurisme, etc. peut soit entrer en opposition avec une réalité mainstream ou dépourvue de fantaisie Edward aux mains d'argent, soit il est partagé par tous les personnages qui baignent, au départ, à égalité dans un seul et même monde les deux Batman, par exemple. Cette distinction ne recouvre pas exactement celle qui existe entre le fantastique et la science-fiction, puisque une dystopie de SF peut déployer un imaginaire policier et le cinéma fantastique, s'il contamine une réalité qui ressemble à notre monde, peut très bien se passer du principe d'opposition entre imaginaires pour fonctionner. Nous voyons ici qu'il s'agit d'un choix que beaucoup de cinéastes ne font pas lorsqu'une critique de la société américaine est distillée dans un film, elle ne s'exprime pas forcément par le canal de l'opposition. Souvent, les populations sont opprimées, lobotomisées ou manipulées par un régime politique qui leur impose une existence mainstream. Il n'y a évidemment rien de tout cela dans Edward aux mains d'argent puisque le squelette du récit est articulé par un cinéaste conscient de juger sans fondement ni explication l'imaginaire de la classe moyenne américaine. Le second facteur qui intervient est la façon dont l'imaginaire est directement récupéré par les rouages de l'économie libérale. Dans le petit quartier d'Edward aux mains d'argent, tout est soumis au régime de la marchandise. Le but est de gagner de l'argent pour assurer son confort et être accepté par la communauté. Dans ce contexte, l'imaginaire devient ouvertement une denrée comme une autre. Edward aux mains d'argent offre un exemple parfait de cette transformation de l'imaginaire en marchandise. Après avoir attiré la curiosité du voisinage, Peg et Bill sont bien obligés de faire quelque chose d'Edward. Bill, en bon père américain, parle assez tôt de faire de l'argent comme si c'était le seul moyen de donner un sens à l'existence de la drôle de créature. Peg pense alors ouvrir un salon de coiffure où Edward pourrait exercer ses talents tout en gagnant de l'argent. Elle le traine d'abord à la banque afin d'obtenir un prêt avant de lui trouver un commerce à remettre où il pourrait rapidement s'installer. Elle l'emmène aussi chez un psychologue pour voir s'il est apte à exercer une activité. Cette balade dans les entrailles du monde libéral se termine par un passage en télévision dans un talk show vulgaire à l'américaine où le pauvre Edward finit par craquer sous le poids de la pression. On pourrait voir dans cette courte parenthèse du récit l'expression d'un imaginaire capitalisé. Peg, qui a plus de cœur que son fils, traîne Edward moins comme une bête de foire qu'une sorte d'artisan dont elle veut embellir l'existence. Bien sûr, Tim Burton dénonce clairement cette mascarade qui malmène sa créature tant aimée. Pourtant, et non sans ironie, c'est par les coupes qu'introduit son imaginaire policier dans la réalité que cette marchandisation d'Edward est rendue possible. S'il n'y avait pas deux mondes en opposition, deux imaginaires, deux manières de répondre à l'incursion de la féérie dans la réalité, ce recyclage de l'imaginaire burtonien dans l'économie libérale n'aurait pas lieu d'être. Tim Burton ne semble pas voir que sa critique de la société américaine s'applique aussi à son propre imaginaire, un imaginaire qui ne se fond pas dans le décor mais le surplombe, avec sa viralité et son fonctionnement totalitaire. Cette hypothèse ne tient plus lorsque le cinéaste abandonne son esprit revanchard et critique. Lorsqu'il accepte de réaliser plusieurs films de commande comme Beetlejuice 1988, Batman 1989 et Batman, le défi 1992, son imagination se met au service du seul et unique monde dans lequel le récit se déroule l'unité diégétique du film, le monde des personnages que l'imaginaire policier Tim Burton ne segmente plus. L'imagination macabre du cinéaste trouve un terrain d'expression idéal dans le Gotham poisseux et corrompu de Batman. Le film est ainsi conforme à la noirceur du comics. Ce monde dystopique appartient au registre de la science fiction et tout le monde y survit selon les règles qu'il impose. Les quatre personnages principaux sont dotés d'imaginaires propres qui ne sont ni hiérarchisés, ni jugés selon un principe moral le degré de merveilleux sur l'échelle de l'imaginaire. Il y a ainsi l'imaginaire fou du Joker ; celui, plus ténébreux, de Bruce Wayne ; celui de la photographe Vicki Vale Kim Basinger et, enfin, celui du reporter Alexander Knox Robert Wuhl qui rêve de remporter le prix Pulitzer. Quatre imaginaires différents donc, mais égaux entre eux. Dans Beetlejuice, qui est plus proche d'Edward aux mains d'argent, un couple décède dans un accident de voiture et se voit condamné à hanter leur maison. Lorsque des acheteurs farfelus s'y installent, ils vont essayer de les chasser le plus vite possible mais c'est l'inverse qui se produit le film va lentement rapprocher les morts et les vivants autour d'une coexistence heureuse au sein de la maison. Tim Burton fait pourtant d'abord du personnage de Winona Ryder une sorte de double de lui-même. Elle sera au début la seule personne capable de voir les fantômes, et cela parce que son imaginaire macabre lui permet de croire au surnaturel... Cette hiérarchie typiquement burtonienne s’effritera assez rapidement. Les parents, jugés sévèrement au début, à l'instar de l'attaché de presse coquet de la mère, seront reconnus dans la singularité de leur imaginaire. Beetlejuice se termine par une scène de joie contagieuse on se dit alors que le cinéma de Tim Burton a peut-être manqué un train. Qu'aurait pu réserver cette ouverture à la joie et la bonne humeur, le partage et la féérie d'un vivre-ensemble bricolé de singularités fortes ? Edward aux mains d'argent » la revanche de Tim Burton ? S'il n'est pas question ici d'éclairer Edward aux mains d'argent à la lumière des déclarations que tient Tim Burton sur sa vie personnelle – cela fait deux siècles que Sainte-Beuve est derrière nous – ou sur les conditions du tournage, il est néanmoins intéressant de se pencher sur certains de ses propos car ils permettent de mieux situer l'origine de cet imaginaire policier. Le cinéaste aime se présenter comme un étranger un peu farfelu aux propos incompréhensibles que les studios regardent avec des yeux écarquillés 6. Cette impression de marginalité, Tim Burton la connaît depuis sa jeunesse où Edward aux mains d'argent prend sa source. "Adolescent, j'avais énormément de mal à communiquer avec le reste du monde, à lier des relations avec les autres, et ma personnalité n'avait rien à voir avec l'impression que je donnais. Je me trouvais, comme tant d'autres, dans l'impossibilité d'exprimer les sentiments que j'éprouvais. Edward veut lui aussi toucher ce qui l'entoure, mais ne peut le faire, son désir créateur est en même temps un désir destructeur" 7. Jusqu'ici, rien d'anormal, il est logique qu'une création puisse résonner avec une situation vécue durant l'adolescence. Très vite, pourtant, ce désir créateur pour reprendre les mots du cinéaste se trouve entaché par la revanche, voire une certaine forme de haine, qui présuppose que sa marginalité soit considérée comme un antidote à sa perception désenchantée du monde. "Je me suis rendu compte très jeune que la tolérance n'était pas chose répandue. On doit, très tôt, s'aligner sur certains schémas, en tout cas aux États-Unis. Dès notre premier jour d'école, on nous explique que celui-ci est intelligent, mais que celui-là ne l'est pas ; que celui-ci est normal, mais que celui-là est bizarre. On te fait entrer immédiatement dans des catégories. C'est dans mon agacement face à ces "principes" que j'ai puisé Edward aux mains d'argent" 8. Outre le fait que ces propos soient tout à fait arbitraires nous pourrions sans difficulté comparer sa situation à la nôtre, ils révèlent un mal-être profond qui va se traduire conjointement par une attaque frontale contre la banlieue petite-bourgeoise dans laquelle il vivait adolescent. "Grandir dans ces banlieues, c'est grandir dans un univers sans histoire, sans culture, sans passions. Les gens écoutaient de la musique – mais l'entendaient-ils vraiment ? On avait l'impression que tout leur était profondément indifférent" 9. L'ado de l'époque a-t-il poussé les portes de chaque maison de son quartier ? Palper l'ambiance latente d'une atmosphère a priori superficielle suffit-il à établir une "vérité" ? Nous retrouvons clairement ici la base de la critique que nous formulons au cinéaste ce dernier aurait largement sous-évalué l'imaginaire potentiel des personnes qu'ils jugent comme incapable du moindre écart de conduite, du moindre saut dans un imaginaire aussi riche que le sien. Le pauvre Tim n'avait pas le choix, "du coup, il fallait ou bien se fondre dans la masse et renoncer à une grande part de soi-même, ou bien posséder une vie intérieure et donc se couper des autres" 10. Cette phrase effrayante mériterait de longs développements. Si elle traduit l'état d'âme de Burton, elle ne semble valoir que pour lui seul. Elle contient tant de colère, de présupposés et de jugements qu'il est pratiquement impossible de voir en Edward aux mains d'argent autre chose qu'un moyen d'exprimer ces différents ressentiments. On comprend mieux pourquoi Burton, au même titre qu'Edward, fait le choix de se caparaçonner 11. C'est ici qu'intervient Jim, le petit ami de Kim et rival d'Edward dans la conquête de son cœur, dont nous n'avons pas encore beaucoup parlé. Dans le final d'Edward aux mains d'argent, Edward le tue et beaucoup de critiques ont reproché à Tim Burton ce qui s'apparente à une revanche. Le principal intéressé ne dément pas "Je pense que j'ai dû satisfaire là un fantasme de vengeance qui remontait à la fac ou au lycée. Je crois que ça m'a fait du bien" 12. Avec de tels propos, il est difficile de mettre en doute une théorie de l'imaginaire policier à l’œuvre chez Tim Burton. Celui-ci ajoute encore que "ces types me laissaient pantois. Je songeais et ce sont ces types-là qui ont toutes les filles ! Et ce sont ces gars-là qui nous représentent, alors que ce sont de vrais psychopathes" 13, avant d'expliquer qu'il s'est rendu à une réunion d'anciens élèves où il a pu constater que les marginaux et les souffre-douleurs avaient réussi leur vie à l'inverse des caïds de l'époque ! 14. Les rouages de l'imaginaire policier sont ici clairement visibles il s'agit de dévaluer une autre forme d'imaginaire dont la critique ne comprend pas les tenants et les aboutissants. Et si ses gros bras avaient leur propre imaginaire et une intériorité aussi riche que celle du cinéaste ? Jamais le cinéma de Tim Burton ne va à la rencontre de ceux à qui il dénie une vie potentiellement riche. La conclusion sans appel du cinéaste résonne avec la fin d'Edward aux mains d'argent "En réaction à cet univers dans lequel j'ai vécu toute mon enfance, j'ai choisi une manière de me placer au-dessus, d'être en dehors, d'aller au-delà, de vivre dans un lieu qui ne ressemble pas à un intérieur de boîte à chaussures 15" 16. Pour ne pas conclure Tim Burton, un imaginaire taillé pour la science-fiction ? En guise de conclusion, nous pourrions avancer l'idée que l'imagination de Tim Burton n'est jamais aussi fertile que lorsqu'elle renonce à sa "touche personnelle" qui consisterait en partie à introduire une critique ratée de l'American Way of Life. Celle-ci fonctionnerait mieux si elle incriminait un pouvoir ou une cause extérieure justifiant l'uniformisation des êtres humains. L'art macabre de Tim Burton trouve donc dans les films de commande un agencement où le merveilleux peut se déployer dans l'ensemble de l'univers diégétique sans devoir procéder à des coupes dans la réalité ou mettre en opposition des formes différentes d'imaginaire. On peut évidemment ne pas partager cette analyse et continuer de célébrer l'imaginaire foisonnant de Tim Burton et sa capacité à nous émerveiller. Il ne faut pas oublier qu'il est l'un des rares cinéastes à pouvoir donner vie aux inventions les plus fantastques de son imagination, ce qui le rend précieux à bien des égards. Mais un cinéma de l'imaginaire peut aussi très bien s'exprimer sans l'esprit revanchard, élitiste et policier que nous avons décelé chez Tim Burton. Il existe autant d'imaginaires qu'il n'y a d'êtres humains. On peut en détester beaucoup, les moquer, les renvoyer éventuellement à leurs propres limites, mais les reconnaître et les explorer seraient déjà une première étape. Il reste au cinéma beaucoup de formes d'imaginaires à apprivoiser, en sachant qu'il s'agit d'un des terreaux le plus fertiles pour parler de la réalité elle-même et éviter les pièges du naturalisme. Le cinéma de Tim Burton ne semble pourtant pas concerner par tout cela il évolue dans son propre monde où le produit de son imagination est roi. La réalité y surgit seulement pour être critiquée et moquée car la vrai vie réside peut-être uniquement dans l'imaginaire. Pour poursuivre la lecture autour de Tim Burton Guillaume Richard, Tim Burton, Policier de l'imaginaire et Fossoyeur de freaks », Le Rayon Vert, 12 septembre 2017. Guillaume Richard, Dumbo de Tim Burton L’Éléphant qui réenchante les Regards », Le Rayon Vert, 7 avril 2019. de Tim BurtonDescription de l'ouvrage Une paraboleLe personnage d’Edward, précis dans sa bizarrerie, ainsi que son aventure, aux couleurs si claires, aux limites si bien taillées, appellent explicitement une lecture de notre part. En tant que spectateur ordinaire de Tim Burton – et non en tant que spécialiste ou pédagogue –, nous sommes invités à procéder au déchiffrement d’une parabole. Comme pour toute parabole, l’interprétation est multiple, mais chacune des réponses possibles tourne autour d’un thème commun bien identifié. Le mot qui vient au-devant de nous est bien entendu celui d’exclusion. Un couple thématique, presque aussi évident, nous est offert par un entretien de Tim Burton celui de création-destruction. L’idée m’est venue d’un dessin réalisé il y a très longtemps. C’était juste une image que j’aimais bien. Elle m’est venue inconsciemment et était liée à un personnage qui veut toucher et ne le peut pas, qui est créateur autant que destructeur, ces contradictions peuvent générer une espèce d’ambivalence. […] Cette image se manifesta d’elle-même, et apparut probablement pendant mon adolescence, car c’est une chose vraiment adolescente […] L’idée avait à voir avec l’image et la perception.» Infirme, voire malade du Sida, artiste romantique ou adolescent, auteur sincère perdu à Hollywood Edward est peut-être tout cela, et aussi, tout simplement, un réalisateur de films. De fait, cette étrange idée d’un homme de l’ombre, pâle, aux yeux avides et aux mains-ciseaux, née d’un dessin d’enfance, n’est peut-être qu’un portrait de l’artiste en cinéaste les ciseaux du monteur sculptent à même le réel, comme ceux d’Edward les haies, puis les chevelures ; ils transfigurent plutôt qu’ils ne créent ou représentent ; enfin, avec les grandes sculptures de glace, c’est l’opération elle-même qui crée la poésie de la vie en agissant sur le climat une neige de cinéma réinvente le Noël chuchoté en secret par les enfants et les vieillards. Il fallait bien qu’un cinéaste, d’abord dessinateur, imaginât un jour les mains inutiles, les mains négatives et hors-cadre du premier artiste à s’être coupé les mains à ne plus avoir besoin, dans l’acte de sa création, du contact manuel avec lamatière et cinémaTous les films de Tim Burton entretiennent un étrange rapport avec la fascination et le dégoût qu’ont pu inspirer le cinéma et la micro sociologie populaire qu’il entraîne avec lui en l’occurence, nous pouvons à bon droit appeller l’addition des deux Hollywood ». Un rapport en effet ambivalent ». Burton n’a peut-être qu’un seul sujet l’aura du cinéma, qu’il prend tout entière, c’est-à-dire avec son ambiguïté…Voir le site internet de l'éditeur Les Enfants de cinéma > Des mêmes auteurs > Sur un thème proche Nota Un livre sur fond légèrement grisé est un livre qui n'est plus actuellement édité ou qui peut être difficile à trouver en librairie. Le prix mentionné est celui de l'ouvrage à sa sortie, le prix sur le marché de l'occasion peut être très différent. Cette projection sera suivie d’une discussion avec Bernard Andrieu, philosophe et professeur en épistémologie du corps et des Edward Scissorhands n'est pas un garçon ordinaire. Création d'un inventeur, il a reçu un cœur pour aimer, un cerveau pour comprendre. Mais son concepteur est mort avant d'avoir pu terminer son œuvre et Edward se retrouve avec des lames de métal et des instruments tranchants en guise de à la projection, nous échangerons avec Bernard Andrieu, sur la question des hybrides faut-il en avoir peur ? Sont-ils des monstres ou un corps augmenté ?Bernard Andrieu est philosophe, professeur en Staps à l’Université de Paris, et directeur de l’URP 3625 I3SP à l’Institut des sciences du sport-santé de Paris. Il développe des travaux sur les corps hybrides et la relation du corps vivant au corps vécu dans une écologie corporelle. Son dernier ouvrage publié est Sentir son corps vivant. Emersiologie 1 » aux éditions Vrin. En 2020, il est conseiller scientifique pour l'exposition Aux frontières de l'humain », exposition temporaire du Musée de l' 3 avril 2022 à 15 h à l'auditorium Jean Rouch - Durée 2 h libre et gratuite dans la limite des places conseillée ouverture des réservations le 15 mars.Autour de l’événement Tim Burton, 1991 LE COMMENTAIRE Dans la vie, il faut filer droit. Malgré tous les discours de l’industrie du marketing sur l’acceptation de la différence, l’étranger reste celui qui fait peur. Seulement peu de choses peuvent faciliter son intégration la conversion aux us et coutumes locaux ou travailler deux fois plus que les autres. LE PITCH Un jeune homme pas comme les autres débarque dans une communauté très ordinaire. LE RÉSUMÉ Peg Boggs Dianne Wiest est représentante pour une marque de cosmétiques. Elle fait du porte à porte, cependant incapable de vendre le moindre produits aux desperate housewives du quartier. Alors elle va jusqu’à sonner à la porte du chateau lugubre au bout du lotissement, là où personne n’ose s’aventurer. Elle y trouve un homme isolé du nom de Edward Johnny Depp, la création inachevée d’un inventeur Vincent Price. En effet, il a des ciseaux à la place des mains. I’m not finished. Peg n’a pas le coeur à le laisser tout seul. Edward s’installe chez les Boggs. Involontairement, il fait très peur à Kim Winona Ryder alors qu’il est sous le charme de la jeune fille. Malheureusement pour Edward, Jim Anthony Michael Hall est déjà sur le coup. L’arrivée d’Edward dans le quartier n’est évidemment pas passée inaperçue. Un barbecue est organisé en son honneur. Tout le monde se presse pour découvrir cette nouvelle attraction. Tout le monde en parle, jusque sur les plateaux de TV. En l’occurrence, le jeune homme a des dons il taille les haies comme personne. Très vite, il se met à la coiffure et s’attaque aux coupes de ces dames. Joyce propose à Edward d’ouvrir son propre salon, pour mieux abuser de lui cf Harcèlement. Puis c’est au tour de Jim qui organise un cambriolage en exploitant Edward qui se fera arrêter, puis relâcher par la police. Kim commence enfin à comprendre qu’Edward est profondément gentil et surtout qu’il en pince grave pour elle. Why’d you do it? Because you asked me to… Un vrai romantique. Ce qui permet à Kim de réaliser au passage à quel point son Jim est un vrai baltringue. Celui qui avait suscité l’enthousiasme des unes et les moqueries des autres génèrent maintenant de la crainte et de la jalousie cf l’Enfer. Alors qu’il tente de sauver la vie du frère de Kim, Edward se retrouve au milieu d’un quiproquo ridicule qui lui vaut d’être chassé de la ville comme un malpropre cf Dogville. Lâché par tout le monde. All along I felt in my gut there was something wrong with him. Jim ne compte pas s’arrêter là. Il va jusqu’au chateau pour affronter son rival. Edward le poignarde. Légitime défense. Peu importe. Kim a tout vu et fera croire aux habitants que le toit s’est écroulé sur Edward. Personne ne regrette l’autre imbécile. Des années plus tard, la grand-mère qu’elle est devenue sait que son amoureux est en vie puisqu’il neige toujours alors qu’il n’avait jamais neigé auparavant. Ce qui rappelle à Kim les sirènes du port d’Alexandrie. L’EXPLICATION Edward aux mains d’argent, c’est la bénédiction de la différence. On sait depuis le mythe du vilain petit canard qu’il est plutôt heureux d’être différent. Même si cela peut prendre du temps avant d’être reconnu comme un cygne magnifique cf Harry Potter. Et que cet avènement se fait dans la douleur. Personne n’a dit que ce serait facile cf Les garçons et Guillaume à table. Parfois, les vilains petits canards ne sont même pas reconnus de leur vivant et c’est dramatique cf At eternity’s gate. Tout d’abord, la personne présentant une différence fait l’objet de curiosité. Pegg s’intéresse à cette bonne âme, tout comme son mari qui en profite pour rejouer son rôle de père en expliquant les règles élémentaires de la vie à son invité. Sweetheart, you can’t buy the necessities of life with cookies. On le remarque forcément. Il n’est pas habillé de la même manière que les autres. Plutôt sombre alors que les voisins s’habillent tous chez Pantone. Celui qui est différent attire celles et ceux qui s’ennuient dans leur impasse colorée. Le champs lui est laissé libre pour exprimer sa différence qui est aussitôt perçue comme du génie. Don’t be ridiculous! You’re not handicapped, you’re… What do they call the… exceptional. À croire qu’ils n’ont pas de bons coiffeurs, ou de tailleurs de haies professionnels. Les garçons qui manquent le plus de confiance en eux profitent du nouveau comme d’un faire-valoir. Du pain béni. Comme Jim qui sait très bien qu’il ne boxe pas dans la même ligue qu’Edward, malgré ses moqueries. Are you serious? Losing me to a loser like that? He isn’t even human! Edward fait donc le bonheur de tout le monde, bien que personne ne s’intéresse vraiment à lui. Qui se soucie de qui il est vraiment? Le jour où il fait preuve d’un peu de caractère, en refusant de faire plaisir à Joyce, tout le monde se retourne soudainement contre lui. Celui qu’on montrait du doigt reçoit des tomates dans la tête. Sa différence était un atout. Désormais elle est une tare. You can’t touch anything without destroying it! En vérité, sa différence est une bénédiction puisqu’elle l’épargne de devoir vivre avec cette bande d’abrutis. Contrairement aux autres, il n’est pas un mouton. It’s not heaven he’s from! It’s straight from the stinking flames of hell! The power of Satan is in him, I can feel it. Can’t you? Have you poor sheep strayed so far from the path? We’re not sheep. Qu’Edward s’en retourne en paix dans son château pour les siècles des siècles. Il ne perd rien au change. Certes, il n’a peut-être pas de mains mais quand on voit ce qu’en font les autres. Par ailleurs, son sens du style est unique. Il finit seul, certainement moins seuls que toutes celles et ceux qui vivent ici-bas. En plus, il peut continuer de faire tomber la neige pour le plus grand plaisir de la seule personne qui compte sur terre. LE TRAILER Cette explication n’engage que son auteur.

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